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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Avec tout ce qui se passe, ce qui s’est passé et ce qui ne se passe pas… j’ai l’impression que vous êtes quelques-un·es à être un peu perdu·es ! À quelques jours du début d’une des plus grandes aventures que nous n’ayons jamais vécue, voici un rapide point sur notre situation, nos projets et états d’esprits.

Que s’est-il passé ?

Mais que s’est-il passé depuis l’annonce de notre départ pour les Amériques et le projet « Connais ta Maison » en janvier 2016 ? Beaucoup de choses ! Un départ retardé plusieurs fois, des projets qui se sont croisés, qui ont presque été exaucés et d’autres qui sont venus tout bousculer.

Depuis ma (réplique de) mononucléose qui nous faisait revoir nos plans, nous avons eu le projet de marcher le PCT (Pacific Crest Trail) aux USA (comme dans le film Wild !), avons fait toutes les démarches à l’ambassade pour l’extension de visa, puis avons changé de plan. Nous avons fait notre demande de PVT pour le Canada in extrémis avant nos 30 ans, avons reçu celui pour Amandine et pas pour François, et avons changé de plan… Nous avons décidé de faire un bébé, j’ai dû me faire opérer et repousser le début de nos tentatives d’une demi-année. Nous avons remplacé un voyage au Guatemala par un voyage en Antarctique. Nous avons baladé mon bidou bedonnant aux quatre coins du globe ou presque…

Et avons accueilli notre petit Manoa qui vient de fêter son demiversaire.


Voilà, en résumé, ce qui s’est passé ces derniers mois. Une constance émerge : le changement. Il semblerait que si nous avons des plans, c’est pour mieux en changer ! Une chose est sure, le voyage nous a appris à rebondir et les plans à compter sur autant de lettres de l’alphabet que nécessaire… 

Et au pire, on s’inventera notre propre alphabet !

Que va-t-il se passer ?

Dans quelques heures débutera une grande aventure, que dis-je, un gigantesque périple : le pèlerinage de Shikoku. 88 temples, 1200km… et nos pieds pour seuls moyens de locomotion (après l’avion !).

Nous resterons un peu plus de deux mois au Japon pour ce projet (oh joie !) et, à notre retour, il nous restera moins de 3 semaines avant le grand départ. Le vrai Grand Départ : celui pour notre projet Connais ta Maison. Nous retrouverons notre voiture à Halifax et traverserons le Canada d’est en ouest, prendrons notre élan en remontant vers l’Alaska pour mieux redescendre le long de la panaméricaine jusqu’aux fiords de Patagonie… En tout cas, c’est l’idée !

États d’esprit avant Shikoku

On ne va pas se mentir, les papillons virevoltent dans l’estomac, occasionnant quelques crampes au passage ! Excitation, joie, perte de repères, angoisses face aux délais raccourcissant… Un vrai arc-en-ciel émotionnel, mais encore plus intense que d’habitude.

Est-ce que j’ai peur ?

C’est une question que je me suis posée. Tout particulièrement en pensant aux 1200 kilomètres qui nous attendent, à tous ces temples perchés au sommet de montagnes, à l’idée de porter mon bébé de façon intensive, à celle de ne partir qu’avec un seul sac à dos pour emporter les affaires de toute la famille pour ces 2 mois… 

Peur ? Non, ce n’est pas ça, c’est autre chose. Une certaine appréhension. Beaucoup de questionnements et, surtout, une vraie incertitude. 

Je ne sais pas. 

Je ne sais pas si nous allons arriver au bout de ce pèlerinage, au bout de ce voyage. Je ne sais pas comment nous allons vivre cette première grande aventure en famille. Et ça, c’est la toute première fois que je le vis… 

Pour une personne qui a déjà une petite expérience de voyage dernière elle, c’est un sentiment assez étrange. Une petite voix dans ma tête qui me dit « Tiens, c’est nouveau ça ! ». Ni bien ni mal. Juste nouveau.

C’est comme cela que j’ai décidé d’accueillir ces incertitudes. Ni bonnes ni mauvaises. Je n’ai pas de réponses à leur apporter, et n’en aurai sans doute pas avant la fin de ce voyage. Alors elles attendront, bien gentiment, dans un coin tranquille de ma tête, et observeront le spectacle quotidien de notre marche. Après, quand tout sera fini, elles pourront ressurgir. À l’heure du débriefing et du bilan. Elles pourront dire « Ah, c’était donc ça le pèlerinage de Shikoku ! ». 

Et pour ce qui est de la gestion pragmatique des préparatifs et du voyage, nous comptons sur notre grande capacité d’adaptation, de communication et d’écoute. Nous voulons que ce voyage soit une longue marche. Nous nous attendons à rencontrer certaines difficultés, à vivre des moments qui nous demanderont de puiser dans nos réserves tant physiques que mentales. Mais nous souhaitons avant tout que ce voyage soit à notre image, reflète nos envies et nos besoins… et particulièrement ceux de notre bébé. 

A côté de toutes ces considérations, lorsque mon esprit pense à ce voyage en mettant de côté l’aspect défi, il se dit en boucle :

JAAAAPOOOOON !

Nous sommes tellement heureux·ses de retrouver ce pays et cette ile (Shikoku) qui nous avait laissé de très beaux souvenirs. Nous sommes très curieux·ses de la découvrir plus en profondeur. Mon coeur se pince tout de même en pensant que, pour la toute première fois en 5 voyages nippons, nous n’irons pas à Kyoto !

Japon, Shikoku, Kazurabashi, pont
Vue sur la rivière depuis le pont de Kazurabashi (Shikoku)

Le pèlerinage de Shikoku avec un bébé ?

Le Japon et ce pèlerinage seront son premier grand voyage ! Après avoir passé quelques jours en Espagne et en Allemagne, ce sera son premier long vol d’avion et premier voyage hors de l’Europe.

Si ce pèlerinage est un défi en si pour n’importe quel·le marcheur·euse, j’ai quelques difficultés bonus qui viennent s’ajouter :

En devenant maman, j’ai fait le choix de devenir responsable d’un autre être vivant. De le chérir, de faire tout mon possible pour répondre à ses besoins et l’accompagner dans son évolution et ses découvertes.

Je pense qu’avec son papa et sa maman près de lui, de la nourriture accessible à tout moment (vive l’allaitement !), des bras réconfortants et de tendres bisous pleins d’amour, un bébé voit la plupart de ses besoins comblés. Et notre bébé ayant un gros problème de reflux, le fait d’être porté encore plus, et verticalement, durant ce voyage devrait lui faire du bien. Néanmoins, nous n’avons aucune idée de comment il va réagir : au long vol, au décalage horaire, au changement de cadre de vie, au changement de rythme, aux marches quotidiennes… et nous souhaitons l’accompagner avec le plus de bienveillance possible.

Le pèlerinage de Shikoku est notre projet, notre rêve… mais pas à n’importe quel prix. Nous espérons que les étoiles veilleront sur nos pas et que la chance nous accompagnera (il en faut toujours une petite dose pour que tout voyage se passe bien)… et pour le reste, nous verrons bien !

Concrètement, le pèlerinage de Shikoku : quoi, pourquoi, comment… ?

Qu’est-ce que le pèlerinage de Shikoku ?

Depuis l’Europe, on le surnomme le Compostelle japonais. C’est un pèlerinage bouddhiste, l’un des plus célèbres et importants du Japon. Il consiste à faire le tour de l’ile de Shikoku, l’une des 4 grandes iles de l’archipel nippon, tout en s’arrêtant prier aux 88 temples, certains temples bonus venant s’ajouter pour les plus courageux·ses. Et côté dénivelé, ce pèlerinage n’est pas en reste. François me dit en souriant ce matin :

Tiens, tu savais que parcourir tout le pèlerinage de Shikoku équivaut, en termes de dénivelé, à monter et descendre l’Everest… plus d’une fois et demie ?

Non, je ne savais pas. Parfois, il vaut mieux ne pas savoir…

Il semblerait que les Japonais·es font davantage ce pèlerinage de façon motorisée, l’important étant de s’arrêter prier dans chaque temple. Alors que les étranger·ères qui viennent à Shikoku sont à la cherche d’une expérience complète d’immersion japonaise, et que la marche d’un temple à l’autre est tout aussi importante, voire plus, que les temples en eux-mêmes.
Nous sommes plutôt attiré·es par l’expérience immersive apportée par la marche et espérons réussir à parcourir tout le chemin à pieds.

Pourquoi faisons-nous le pèlerinage de Shikoku ?

Une grande question qui trouvera peut-être une réponse plus tangible une fois le voyage commencé ou terminé… Si l’on reprend tous les voyages que nous avons presque réalisés (comme le PCT), on retrouve cette envie de marcher. Depuis plusieurs années, nous aspirons à une vraie expérience de slow travel, au désir de gouter aux paysages du bout des pieds. 

Ce voyage arrive également à une étape toute particulière de nos vies. Nous venons de devenir parents. Nous nous apprêtons à partir pour 3 ans de voyage aux Amériques… Nos vies changent à toute vitesse et nous sommes en plein carrefour. À cela s’ajoute mon désir de me consacrer à mon bébé, avec la réflexion de l’école à la maison (home schooling… ou world-schooling !). Celui de trouver un équilibre entre vie nomade et sédentaire. L’envie peut-être de développer une autre façon de travailler, encore dans le coaching, avec le volet parentalité positive qui viendrait s’ajouter à les domaines de prédilections. Et la nécessité aussi pour François de repenser son activité professionnelle (en deux mots, grâce au syndrome de KISS détecté chez Manoa, il a été diagnostiqué chez François le syndrome KIDD, menant à un début d’arthrose au niveau de ses cervicales. Travailler assis toute la journée derrière un ordinateur est donc plus que déconseillé dans son cas).

Et pourquoi choisir une marche liée à une religion me direz-vous ?

Nous ne sommes pas croyant·es… ce qui ne veut pas dire que la spiritualité ne fait pas partie de nos vies. Plus qu’une recherche de sens, je vois dans cette marche une quête d’harmonie. Avec la nature, avec le Monde, avec mon conjoint, avec ma famille et mon bébé… et avec moi-même. Et avec le grand bonus d’être au Japon ! Ce pays que nous aimons tant ! Ce sera notre 5e voyage (déjà) là-bas : jamais nous n’aurons passé autant de temps dans un autre pays (nos « records » suivants étant le Pérou, avec 3 voyages sur place pour un total de 57 jours, le Chili et le Mexique…) – enfin, sans compter mon stage de 6 mois à Québec !

Comment ferons-nous ce pèlerinage ?

Nous avons 62 jours pour parcourir ce pèlerinage. Nous aimerions marcher 20 à 25 kilomètres par jour, afin de nous laisser quelques jours de répit… Le tout avec la fin de notre voyage coïncidant avec les dates les plus prisées des Japonais·es : la Golden Week. Et cette année sera (encore plus) spéciale car, en même temps aura lieu la passation de pouvoir de l’empereur… Bref, cela promet d’être bondé et particulièrement difficile pour trouver à se loger. Mais nous verrons bien !

Côté pratique, François porte les affaires pour nous 3 dans un sac à dos ultraléger Osprey Levity 60 (la version grande taille du sac Levity 45 que François avait déjà testé lors de notre précédent voyage au Japon). Il souhaitait ne pas dépasser les 8,5 kg au total (poids du sac plus celui des affaires), afin de garder un certain plaisir à réaliser ce périple et, au besoin, pouvoir m’apporter son aide avec le bébé. Je porterai donc Manoa dans un porte-bébé préformé permettant un portage ventral et dorsal. 

Pour arriver à boucler notre sac à dos familial, plusieurs concessions ont été nécessaires. Je souhaitais emporter notamment un porte-bébé ring sling, afin de permettre un portage différent de temps en temps. J’aurais aimé avoir un petit coussin de voyage, pour faciliter les séances d’allaitement nocturne. J’aurais aimé partir avec plein (plein) de réserve de nourriture. Pas qu’on mange mal au Japon (loin de là !), mais en plus d’être une grande gourmande, je suis aussi une affamée permanente depuis que j’allaite et je pense que la marche ne fera qu’amplifier le phénomène ! Bon, soyons honnêtes, j’essayerai de glisser quelques tablettes de chocolat dans le sac jusqu’au dernier moment… 

Jusqu’au bout, François a hésité à prendre son matériel photo avec lui. D’abord il l’imagine réduit : seulement un boitier et deux petits objectifs en plus de la Dji Osmo Pocket… Puis il calcule dans tous les sens et se dit que non, ça ne rentrera pas. Il se résigne à prendre son téléphone comme seul outil… Jusqu’à 5 jours avant le départ, au hasard d’un lien d’un vidéaste voyage que je lui transfère pour inspiration. Changement de programme : il s’arrangera pour prendre son matériel avec lui, qui en fin de compte avec quelques bonus pèse à l’arrivée 10kg.

Question subsidiaire : qui portera le plus de poids ? 

À priori, nous devrions être dans des gammes de poids similaires, avec peut-être un léger « surplus » du côté de notre bébé dodu ! À 6 mois, notre petit ange pèse déjà 8,5 kg… poids auquel s’ajoute celui de ses vêtements, du porte-bébé, de la cape de portage (contre le vent et la pluie)… Et tout cela devrait peser aux alentours de 10 kg… au début du voyage ! Qui sait combien de grammes (kilos ?!) notre bébé prendra pendant ce voyage !

Pendant Shikoku

Nous avons donc décidé de voyager léger. Pas d’ordinateur, pas de tablette… mais nos deux téléphones, qui nous serviront à nous guider, à réserver des logements, à rester en contact aussi. Nous posterons régulièrement (sans savoir à quelle fréquence pour autant) sur les réseaux sociaux, tout particulièrement sur les stories Instagram : on aime ça de plus en plus, tant sur notre compte @unsacsurledos que sur le plus récemment créé @Manoas_discoveries. Alors, venez suivre notre aventure !

Le blog restera un peu en pause le temps de notre marche. Nous proposerons chaque semaine de replonger dans un article du blog via notre page Facebook, mais nous ne pensons pas réussir à publier de nouveaux articles pendant ce voyage (et, contrairement à d’habitude, je n’ai pas réussi à en préparer pour maintenir le rythme de publication… les joies de la vie de jeunes parents !). Pendant ce voyage, nous serons à 100% dans le vécu de l’expérience la journée… et à essayer de nous reposer la nuit.

Voilà, je pense avoir répondu aux questions que nous recevons souvent ces derniers temps concernant nos projets à venir. Si vous avez encore d’autres, n’hésitez pas à les poster dans les commentaires.

J’ai envie de vous dire à bientôt sur le blog… et à très vite sur les réseaux sociaux ! 

Japon, roadtrip, voyage, Kensai
Rituel de purification au Kiyomizu-dera à Kyoto

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8 réponses à “Avant le départ pour le pèlerinage de Shikoku en famille : projets et états d’esprit”

  1. Tous nos vœux vous accompagnent dans ce voyage,que ce Shikoku vous amène une expérience inoubliable.

    Jessica, Martine et Marc

  2. J’aime beaucoup la façon dont tu appréhendes cette aventure avec bébé : pleine de bienveillance, sans pression. Je vous y reconnais de toute façon, ce n’est rien d’étonnant 😉

    Un peu triste de ne pas pouvoir vous croiser en avril, mais oh! combien excitée à l’idée de vous suivre sur Instagram durant ce périple qui s’annonce fort en émotions xxx

    • Merci Bianca pour ton gentil message <3
      Oh oui, c'est trop dommage de ne pas se croiser en avril... ce sera pour mieux se rattraper début juin à Québec 😉
      Bisous !

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