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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

La zone de confort est un concept tellement vu et entendu qu’il en est presque passé de mode. Pourtant, c’est une notion très intéressante pour regarder sa vie sous un autre angle. Je vous en parlais dans un des tout premiers articles psycho du blog : la zone de confort est importante… et en sortir l’est tout autant ! Mais, au-delà de ces deux réalités, il existe un troisième état que l’on oublie trop souvent.

Zone de confort : in & out ?

La zone de confort, on peut être dedans ou dehors, dans son canapé ou en pleine forêt amazonienne, en train de prendre un café à son bar préféré ou en train de se jeter en parachute depuis un avion. Mais est-ce aussi simple ? La réalité est-elle aussi binaire ?

Vous l’aurez deviné, la réponse est : non !
On l’oublie souvent, mais il existe une zone intermédiaire entre la zone de confort et le monde extérieur, nouveau et effrayant en dehors : c’est la zone d’apprentissage.

La zone d’apprentissage : pourquoi, comment ?

Pourquoi est-ce que je vous en reparle, du concept de la zone de confort, et pourquoi est-ce que je souhaite insister sur la zone d’apprentissage ? Car je reçois beaucoup de messages de (futurs) voyageurs éprouvant des difficultés à l’idée de faire le grand saut et quitter leur zone de confort, souvent pour partir pour un premier grand voyage.

Et je me rends compte, en relisant mon premier article sur la zone de confort, que si j’ai bien insisté sur l’importance de la zone de confort et de la quitter aussi de temps à autre pour découvrir le monde et se redécouvrir, et bien que j’ai pris le temps de développer les concepts de confiance en soi et de peurs dans d’autres articles, je n’ai pas assez parlé de la zone d’apprentissage.

Zone d’apprentissage et zone proximale de développement

En psychologie du développement, on parlerait de « zone proximale de développement ». Il s’agit de cette zone entre le monde connu et le monde inconnu, entre les connaissances déjà acquises et celles qui restent à assimiler. C’est dans cette zone que l’on pourra apprendre de la façon la plus optimale possible : si on recule un petit peu trop, on s’ennuie, car on est en terrain trop connu, mais si on avance un peu trop loin, on se retrouve trop éloigné de ses connaissances de base, et donc incapable de raccrocher la nouvelle matière aux connaissances antérieures. Car pour apprendre, il faut pouvoir faire du lien entre les nouvelles et les anciennes matières, connecter le tout pour y mettre du sens.

Et ce qui vaut en pédagogie dans les salles de classe vaut également pour le monde extérieur. Certaines têtes brulées aiment se mettre au défi et plonger dans des situations qui leur sont fortement nouvelles. Cette recherche de l’adrénaline, nous en avons parlé également dans l’article précédent, avec ce risque de dérive de devenir accro aux sensations provoquées par la nouveauté.

Parapente, Paracas, pérou
En parapente à Paracas : grandiose !

Sortir de sa zone de confort… pour l’agrandir

Cela pourrait sembler paradoxal : plus je sors de ma zone de confort à travers la zone d’apprentissage, plus je me sens en confiance dans ce nouvel environnement et plus je l’intègre dans ma zone de confort. Donc, en sortant de sa zone de confort, on finit toujours par y remettre les pieds, celle-ci nous rattrapant dès que l’effet de la nouveauté s’estompe. Mais c’est bien ainsi que fonctionne ce phénomène !

Beaucoup de futurs voyageurs sont effrayés à l’idée de partir dans l’inconnu, le saut qui les attend leur paraissant sans précédent. La solution, en suivant le principe de la zone d’apprentissage, est simple : y aller un pas après l’autre. À eux de trouver comment combler le vide entre le grand pas et leur situation actuelle afin que le dernier pas qui les mène à l’avion ne leur paraisse pas trop grand, afin qu’il ne s’apparente plus à un plongeon en zone inconnue, mais bien à une immersion en zone d’apprentissage.

Je vous l’avais déjà partagée dans mon premier article sur la zone de confort, mais je l’aime tellement que je vous remets le lien ici : une super petite vidéo en dessin qui explique bien la zone de confort, mais aussi la zone d’apprentissage.

La zone d’apprentissage, pour se lancer dans l’aventure progressivement

Ainsi, dans mes séances de coaching avec des futurs voyageurs, je leur conseille souvent de commencer à partir de leur propre expérience. La première étape est de se reposer sur ses acquis et se rendre compte de ce qu’on a déjà accompli, des démarches que l’on a déjà pu réaliser, des voyages que l’on a déjà vécus… Et à partir de là, j’encourage le futur voyageur à trouver un (ou plusieurs) projet intermédiaire entre sa situation actuelle et son futur grand voyage.

Par exemple : organiser un citytrip en solitaire dans une ville inconnue en Europe, en choisissant selon ses expériences antérieures et ses peurs (une ville lointaine ou proche, où il connait la langue ou non…) ; ou partir expérimenter une nouvelle façon de voyager (un nouveau transport, un nouveau mode de logement, une nouvelle activité) ; ou encore, tester un des aspects de son projet (se mettre au camping, au volontariat).

Et finalement, un des points les plus importants avant de partir pour un premier voyage, surtout s’il y a beaucoup de peur à surmonter, c’est de relativiser ! Il est impossible d’être prêt à 100 % et le voyage parfait n’existe pas. Finalement, se sentir prêt, ce n’est pas une question de savoir si on a tout l’essentiel dans son sac, mais bien si on a tout ce qu’il faut dans sa tête !

Zone de confort et zone d’apprentissage : à la conquête de l’inconnu

La zone d’apprentissage, future extension de la zone de confort, permet d’apporter un peu de lumière à ce monde qui nous entoure et qui peut parfois paraitre sombre, mystérieux et effrayant. Un pas après l’autre, armé d’une bougie, nous éclairons une nouvelle zone, une nouvelle découverte, un nouvel apprentissage, une nouvelle expérience… Un pas après l’autre, nous apprenons à nous ouvrir au monde avec plus de confiance, et nous apprenons à connaitre ce monde merveilleux… et à nous connaitre nous-mêmes.

Finalement, le vrai voyage c’est de se quitter soi, non de partir ailleurs. (David Le Breton)

boussole, voyage, psychologie
Voyageuse cherche son cap (© Heidi Sandstrom)
 Si cet article vous parle et que vous souhaitez être accompagné pour un bout de cheminement personnel, par exemple pour dépasser certaines de vos peurs ou vous lancer dans un grand voyage, n’hésitez pas à me contacter pour une demande de coaching.
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4 réponses à “Zone de confort : ce qu’on oublie souvent !”

  1. Super article! ????

    J’ai déjà eu plusieurs conversations avec d’autres voyageurs sur notre manière de se lancer. Certains sont adeptes de l’extrême en se lançant d’un coup du plongeoir le plus haut tandis que d’autres (j’en fait partie) préferent commencer de plus bas et sauter de plus en plus haut pour finir avec le plus haut plongeoir.

    Je comprends mieux ces deux points de vue maintenant. C’est tout simplement que nous ne recherchons pas la même chose (adrénaline ou apprentissage à son rythme). Merci! ????

    • Merci beaucoup Fany 🙂
      Oui, finalement, il n’existe pas une bonne manière de sortir de sa zone de confort (c’est marrant ton exemple de la piscine, c’est aussi celui que je donne dans le premier article sur la zone de confort). Et heureusement : a chacun de trouver la façon qui lui corresponds à ce moment précis de sa vie, face à tel défi. Et en allant au-delà de la zone de confort, que ce soit via la zone d’apprentissage ou directement dans l’inconnu, on travail à agrandir sa zone de confort et à se sentir davantage en sécurité dans le monde tout en développant sa curiosité et son ouverture au monde.

      Bref, une démarche qui est profondément ancrée en nous depuis que nous sommes enfants, mais qu’on oublie souvent de pratiquer régulièrement en devenant adulte… et le voyage vient comme une jolie piqure de rappel ! 😉

  2. Je ne connaissais pas le terme « zone d’apprentissage », mais je partage totalement ton avis.
    On me demande de temps en temps quelle est la meilleure destination pour un premier voyage avec un bébé. C’est une question que j’ai mis dans mon livre. Et franchement, je ne connais pas la réponse en terme de destination. Car finalement voyager avec un bébé, c’est comme voyager seul.e, autant commencer dans des endroits où on se sent à l’aise (que l’on parle la langue, qu’on y soit allé il y a 10 ans, etc) pour ajouter progressivement la nouveauté (gérer un bébé par exemple).
    Je me souviens d’une famille qui pour son premier voyage à 4 (première fois en avion pour les deux enfants), avait choisi l’Inde. ça me semble totalement impossible. mais c’est le pays préféré des parents qui y avaient séjourné plusieurs fois, seul ou en couple.
    Finalement c’est peut être le seul truc qui manque dans ton article, un rappel qu’il n’y a pas de normes. à chacun sa zone de confort/d’apprentissage.

    • Merci Tiphanya pour ton message, ton témoignage de parent et l’éclairage que tu apportes.
      C’est vrai que ce n’est pas mis tel quel dans l’article, mais je te rejoins totalement : à chacun sa zone de confort et d’apprentissage. Ce qui semblera familier pour l’un pourra être vu comme risqué pour l’autre et vis versa 🙂

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