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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Une année, cela passe vite… surtout lorsque l’on est sur les routes ! De retour de notre année sabbatique, je vous partage mon ressenti sur ce qu’un an de voyage m’a apporté.

Voyage et développement personnel : une chanson que l’on connait

Vous le savez, j’aime écrire sur le lien entre le voyage et le développement personnel. J’ai déjà écrit sur ce que le voyage au long cours m’a apporté, mais là, depuis un mois que j’ai posé les sacs au bout de cette belle année sabbatique à parcourir le monde, je ne compte plus le nombre de fois qu’on m’a posé la question « Qu’est-ce que ça t’a apporté ? ».

Notre année sabbatique… Si vous voulez en savoir plus sur nos aventures, allez lire l’article du bilan d’un an de voyage. (Et pour les plus curieux, vous pouvez aussi jeter un œil à celui de l’annonce du projet et des changements de plan sur les routes)
voyageuse
Voyager sereinement : une question d’attitude

3 (r) apports du voyage

De ce voyage au long cours, j’en retire trois apports… sur trois rapports.

  1. Rapport à soi

    Sans vouloir tomber dans les évidences ou les schémas classiques d’apports sur le plan du développement personnel, ce voyage a certainement continué à me faire grandir et faire grandir ma confiance en moi. De plus en plus, je réalise que la base de toute chose est la confiance et l’amour que l’on se porte à soi-même. À nous de nous renvoyer d’abord une image positive de nous-mêmes, à nous de croire en nous, de nous encourager : il ne faut pas toujours attendre que cela vienne des autres.

    Ensuite, les longues heures de route passées à regarder défiler les paysages ont été des moments d’introspection, de réflexion et réappropriation de mon histoire, avec ses beaux moments, mais aussi les nœuds et moments difficiles. Un dialogue intérieur pour surmonter mes blessures intimes et porter le regard plus loin sur l’horizon. D’où je viens et où vais-je : des questions que le mouvement des routes m’aide à murir, un peu plus à chaque virage…

    Et finalement, ce voyage a été l’occasion également de renforcer ma pratique de la langue espagnole, et surtout d’oser me lancer pour oser apprendre : oser me tromper et faire des erreurs, car il n’y a pas d’autre manière d’apprendre une langue qu’en la parlant !

    Pour lire d’autres articles sur ce sujet : voir la rubrique « Voyage et Psychologie »
  2. Rapport à l’autre

    Voyager à deux pendant un an à un impact certain sur le couple. Comme je le dis toujours, le voyage est un accélérateur relationnel : il fait grandir le couple, lui fait faire un bond dans le futur… pour le meilleur comme pour le pire. Niveau « expérience de couple », vivre 2 mois sur les routes, ce serait équivalent à 6 mois dans la vie quotidienne.

    Comme dans la vie sédentaire, on apprend à connaitre l’autre encore plus profondément, on apprend à franchir ensemble des obstacles… mais tout cela plus rapidement et plus intensément, du fait de la proximité continue et de la dynamique du voyage. Hors de sa zone de confort, la vie elle-même semble plus intense…

    Pour lire d’autres articles sur ce sujet : voir la rubrique « Voyage et Couple »

    voyage, problème, couple
    Voyager en couple ? Toute une aventure !
  3. Rapport au temps

    Le temps semble prendre toute sa grandeur lors d’un voyage au long cours. Il s’étire, prend ses aises, gonfle de plaisir à l’idée de s’étendre jusqu’au bout de l’horizon. En voyage au long cours, les jours passent si vite et semblent si longs tout à la fois. Le paradoxe de se sentir en voyage depuis des mois alors que cela ne fait que deux semaines que l’on a quitté son pays !

    Chaque région/ville/pays que l’on quitte est comme un chapitre qui se termine pour laisser place à un nouveau, s’intégrant dans un livre qui se remplit et se remplit sans fin… Après deux mois sur les routes, je me souviens d’avoir regardé François et de lui avoir dit :

    – « Tu te souviens de Huaraz ? »

    – « Oui, ça a l’air tellement loin ! »

    – « Une autre vie ! »

    Une autre vie… Le voyageur en viendrait à plaindre les chats : neuf vies, ce n’est pas assez ! Car en voyage, se sont des vies que l’on joue, comme dans un jeu vidéo. Une vie par univers. Nombre de vies : illimité. Les petits personnages de nos vies antérieures viennent se poster sagement à côté de leurs vies antérieures, et c’est toute une ribambelle de vies que l’on collectionne et que l’on regarde d’un œil attendri.

    Le temps est un élastique, que l’on étire et qui se contracte tout à tour. Et parfois, on peut même l’arrêter. On le prend dans le creux de sa main et on le met en poche, les yeux dévorant le paysage. Les sens aux aguets, ce sont des instants d’éternité que l’on capture. Pour ne pas oublier. Pour se souvenir. Oui, c’est vraiment moi qui vit tout ça. Oui, j’y étais, ce n’est pas un rêve…

    Arrêter le temps et prendre son temps… Des notions qui semblent si arbitraires dans nos vies sédentaires. L’agenda bien rempli, chaque minute s’intègre dans un planning savamment organisé. L’organisation, c’est la clé. Diviser chaque semaine en journées, chaque journée en heures, chaque heure en minutes… Jusqu’à ne plus avoir une minute à soi. Les mois se suivent et se ressemblent, puis les années… Et ce sont des vies entières que l’on laisse filer sans même les apercevoir.

    Et le voyage vient briser cette chaine. Le voyageur reprend sa place dans la ligne du temps. Il reprend possession du temps qui passe. Oui, le voyage change le rapport au temps… et qu’est-ce que le rapport au temps si ce n’est le rapport à la vie ?

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    Vue sur la cordillère Blanche à Huaraz : un souvenir déjà si lointain…

Des apports : une justification ?

Pourquoi me demande-t-on si souvent ce que le voyage m’apporte ? Est-ce parce que je suis psychologue de formation ? Est-ce parce que mes amis s’imaginent que je cherche quelque chose en me lançant sur les routes ?

De plus en plus, je n’ai plus envie de me lancer dans de grandes discussions à cœur ouvert, à parler de tous ces apports personnels et de couple… Car à force de raconter chaque fois la même histoire, j’ai l’impression qu’elle finit par sonner faux. Et puis, autant il m’est facile de me livrer à un clavier (et à vous !), autant les mots butent maladroitement pour sortir de ma bouche et ne parviennent rarement à s’organiser en une argumentation cohérente.

Pour le plaisir, tout simplement !

Alors maintenant, de plus en plus, je réponds que cela m’a apporté du plaisir. Tout simplement. Du fun, de l’éclate, de la vie ! En voyage, je me sens vivante comme nulle part ailleurs.

You only live once but if you do it right once is enough. (Mae West)

On n’a qu’une vie, mais si on s’y prend bien, une est suffisante.

Je suis partie parce que j’avais envie de rire tous les jours, de prendre du plaisir à me lever le matin, à ne pas savoir ce que j’allais faire dans les jours à venir ni où je serai dans une semaine. Je suis partie pour réaliser certains rêves de ma Bucket List.

Je suis partie parce que c’est ce que je voulais, et faire ce que je veux me permet de devenir la personne que je souhaite être.

Le paradis c’est ici, mais on l’a oublié.
(extrait du film « Le tout Nouveau Testament »)

Il n’y a pas de raison pour que la vie soit un calvaire ou une suite de contraintes. Aucune. Ne cherchez pas.

Pourquoi doit-on alors argumenter pour faire quelque chose qui nous fait plaisir ? Pourquoi un enfant peut-il jouer des heures durant sans avoir de comptes à rendre ? À partir de quel âge perdons-nous le droit de jouer ?

Si c’est cela devenir adulte, c’est le plus grand de tous les pièges !

Le retour de voyage, pas si simple…

Répondre à la question de ce qu’un voyage nous a apporté n’est pas évident, car c’est très personnel. Mais aussi parce que cela prend du temps pour digérer, intégrer, réaliser… tout ce que l’on a vécu sur les routes.

Souvent, on ne trouve pas de mots à mettre sur ces ressentis. Une émotion, une intuition… C’est après, bien plus tard, que l’on fait le lien, que l’on comprend l’importance que vient prendre un voyage dans l’histoire de sa vie.

Difficile donc, après le retour, de parler directement de son voyage. Difficile parce qu’on trouve rarement des interlocuteurs pertinents. Désolée, mais c’est ainsi : souvent, les gens se contentent de demander

« Et c’était bien ? »

Hmm oui, mais comment résumer un an en une réponse aussi dichotomique ?

« Quel est le pays que tu as préféré ? », « Combien de pays as-tu visités »…

À quoi ce nom et ce chiffre vont-ils lui servir ? À rien. Une information sans utilité (voire impossible à donner) qui rentrera par une oreille pour ressortir par l’autre. Parce que tout doit avoir un but, un sens, un mieux, un moins bien, un chiffre à apposer… Mais un voyage, ce n’est pas quantifiable. Cela ne peut se résumer à la somme des bus empruntés, de sols de pays foulés, d’espaces aériens traversés, de spécialités gastronomiques ingurgitées, de langues parlées… Un pays, cela se vit, cela se ressent.

Et un voyage, c’est une succession d’histoires, de vies. Certaines n’ont ni commencement ni fin. Pas un au revoir, mais une promesse de retour. Un voyage est-il réellement fini lorsque l’avion atterrit sur le tarmac de sa terre natale ?

Ou n’est qu’une pause entre deux explorations ? Ou le voyage continue-t-il, sous une autre forme, plus intérieure, de digestions de toutes ces images, de toutes ces rencontres, de toutes ces aventures vécues… trop intenses pour avoir pu être avalées et digérées directement ?

On emporte et on en garde un peu pour à la maison

Thaïlande, voyage
Emporter un peu de ces instants de voyage à la maison…
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19 réponses à “Un an de voyage : ce que ça m’a apporté”

  1. Bonsoir Amandine !

    Un article bien complet, comme tu sais bien le faire.

    Pour notre part, nous espérons partir en voyage en famille dans deux ans. Je n’appréhende pas passer mon temps avec mon homme. Un peu plus avec les enfants (ils sont mignons pourtant hein 😉 ).
    Aujourd’hui, nous travaillons, ils sont donc à l’école ou à la crèche.
    Partir ensemble en long voyage veut dire passer tout notre temps ensemble. Pas de possibilité pour passer le relais, avec leurs parents tout le temps…
    Mais pas toujours simple je pense car elle sera tellement différente de notre vie actuelle.
    Pour autant, je reste convaincue que cela reste une expérience familiale à vivre.

    Ah oui, alors les chiffres sur combien de pays, combien as-tu dépensé… pfff ça me fatigue d’avance !

    Arrêter le temps et prendre son temps reste une belle expérience à vivre ! Ça fait rêver !

    Belle soirée.

  2. Très bel article! Ton chapitre sur le temps est magnifique ! Tu décris à merveille ce que je ressens après 1 an de voyage! Je trouve particulièrement difficile l’exercice de la mise en mots quand tellement de ressentis sont en jeu. Tu y arrives visiblement très bien! Dans 3 semaines, notre grand voyage se termine, mais j’ai le sentiment que ce ne sera pas une fin, mais juste une étape. La vie continuera d’être intense comme elle l’est depuis qu’on a pleinement réalisé qu’on est mortels et que la vie est précieuse! À bientôt !

    • Merci beaucoup Nathalie 🙂
      Génial de lire ton enthousiasme et ton retour positif tourné vers l’avenir (« pas une fin, juste une étape ») : j’aime cette philosophie !

      Ton commentaire me fait penser à cette citation (attribuée à Confucius) que j’aime beaucoup :
      « on a deux vies et la deuxième commence le jour où l’on se rend compte qu’on n’en a qu’une »

      Bon retour et surtout bonne suite alors 🙂

  3. Très bel article, intéressant et pertinent ! J’ai juste envie de dire une chose : quand est-ce qu’on repart ! 😉

  4. Bien vrai, j’aime beaucoup ton article. C’est vrai que c’est difficile de parler d’un voyage aux amis ou à la famille : ils ne comprennent pas…

    • Merci Sophie pour ton commentaire. Oui, c’est parfois (souvent ?) difficile de trouver un interlocuteur qui comprend l’importance de l’expérience vécue et la difficulté du retour sans même qu’on ait besoin de mettre des mots sur ces sentiments… Mais, malgré tout, cela existe ! Je remarque que nous nous entourons de plus en plus d’amis voyageurs, ce ‘n’est sans doute pas pour rien 😉

  5. Bonsoir,
    Merci pour ce blog.
    Je suis parti en voyage quelques heures de mon lit. Lol !
    C’est tellement vrai ce que tu décris sur le fait de voyager. Je m’y retrouve complètement.
    J’ai découvert Cuba, Brésil, République Dominicaine… avec mon acolyte de tout mes voyages. Et puis elle est devenu maman. Du coup j’ai fait quelques essais peu concluant avec diverses personnes ( et oui bien choisir son partenaire est crucial) surtout après avoir partagé des moments très fort avec ma sœur de cœur. Et puis cet été je me suis lancée et suis parti seul direction l’Indonésie. Je ne savais pas trop quoi faire, par ou commencer et puis je me suis laissée aller, suivi mon instinct mes intuitions. Ce fut un merveilleux voyage et une très belle découverte de moi à moi.
    Du coup je projette de réitérer en janvier, direction le Pérou. A voir… Il faut que je m’en occupe un minimum car pour l’Indonésie j’ai vraiment tout fait sur place.
    Ton site m’aura tenu éveillée jusque 2h30 passé.
    Juste envie de te dire merci et belle continuation 🙂

    • Bonsoir Élodie, et merci pour ce beau message qui aura illuminer mon visage ! Quel plaisir de lire un retour si passionné 😀

      Quel beau parcours tu nous partage ici ! Et ton projet de voyage au Pérou… Je ne peux que rêver avec toi, car ce pays (où nous avons déjà voyagé 3 fois), nous plait énormément !

      Niveau anticipation/organisation, tu peux faire beaucoup (tout ?) une fois sur place, donc ne t’inquiètes pas trop ^^ Je t’invite à lire ces deux articles-ci pour « baliser un peu le terrain » :

      Bon voyage et très belle continuation à toi !

  6. Ce changement de temporalité me parle tellement. Comme si tout était chamboulé, si loin et si près à la fois, un souvenir si vif et à la fois déjà un peu délavé. Parce que ces visages, ces moments, ces paroles raisonnent encore très fort, et pourtant ils semblent figés dans ce lieu si lointain, avec ce lien si fort mais distendu. Je ne sais pas, c’est beaucoup de paradoxes. Mais des paradoxes que je n’échangerais pour rien au monde 🙂

    • Merci Coralie pour ton commentaire. Le rapport au temps est si changeant qu’il est sans doute le plus beau révélateur de notre rapport à nous, aux autres, au monde… et à la vie, tout simplement !

      La vie est un beau tas de paradoxes, mais c’est aussi ce qui la rend si « complexément » belle ! 😉

  7. Hello !

    Très intéressant cet article, merci de l’avoir à nouveau partagé. Je me pose une question et peut-être as-tu déjà écrit à ce sujet… Mais comment as-tu préparé le retour, comment t’es-tu préparée à la fin du voyage et au retour à la vie « traditionnelle » en tant qu’individu mais aussi au niveau couple ?

    À bientôt !

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