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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Voyageant depuis plusieurs années, j’ai entamé une grande réflexion sur l’éthique d’un voyageur. Une sorte de « manifeste du voyageur ».

Mon voyageur idéal se dessine autour de certaines « vertus » : ouverture, (saine) curiosité et respect.

Ce voyageur désire vivre les choses plutôt que de les voir, rencontrer les gens et leur culture locale plutôt que collectionner les photographies et clichés… Son voyage se fait léger et lent (slow travel).

Respect et ouverture

Si vous ne deviez retenir qu’un seul mot de cet article, ce serait celui-ci :

respect.

En voyageant, questionnez-vous si votre mode de voyage respecte les locaux (et si cela les fait vivre eux, ou des agences étrangères), leur pays et leur culture, ainsi que la nature, l’environnement et les animaux.

Soyez ouvert d’esprit pour rencontrer les cultures de ces pays qui vous accueillent. N’ayez pas peur du dépaysement et lâchez vos habitudes au profit d’un mode de vie plus « local ».

Respecter l’environnement

Quel est l’impact écologique de votre séjour. Vous avez accès à l’eau alors que la population locale ne l’a pas ? Ne la gaspillez pas ! Voyager permet de comprendre la vraie valeur de l’eau, et de remettre dans son contexte le confort dont nous bénéficions en Occident, de pouvoir avoir tout à portée d’un bouton, d’un interrupteur ou d’un robinet.

Et surtout, ne laissez pas vos déchets derrière vous ! Lorsque vous avez la chance de partir en randonnée dans des paysages vierges et magnifiques, ne les gâchez pas et emportez avec vous vos déchets.

Jardin d'Eden (Torotoro, Bolivie).
Jardin d’Eden (Torotoro, Bolivie).

Les locaux ont, dans certains pays (par exemple en Bolivie), un manque d’éducation à propos des déchets, ils ne se rendent pas compte du temps qu’il faudra à un sac plastique pour se désintégrer dans la nature…

Vous, vous le savez ! Alors montrez l’exemple.

Respecter le patrimoine du pays

Respectez le patrimoine culturel et l’histoire du pays. Ne participez pas au marché noir de l’archéologie.

Ne ramassez pas les coquillages sur les plages (d’autant plus dans les plages protégées et les réserves naturelles) : pensez aux autres qui aimeraient voir cette plage aussi belle que vous avez la chance de la voir.

Playa del Amor, San Cristobal, Galapagos (Equateur)
Playa del Amor, San Cristobal, Galapagos (Equateur)

Même si chacun ne prend « qu’un » coquillage, qu’une pièce… multipliez cela par le nombre de touristes annuels : il ne restera rien à voir, le pays aura perdu de sa richesse naturelle, historique… et de sa beauté.

Respecter la philosophie

Respectez les croyances, les coutumes et les règles de l’endroit où vous êtes.

Je me souviens de cette famille, dans un logement de la jungle amazonienne au Pérou, qui ne respectait rien. Là où il faut veiller à fermer les portes rapidement pour ne pas faire entrer de moustiques, elle attendait de terminer sa conversation, la porte entrouverte. Et alors que le projet du site est de recueillir des animaux sauvages vendus au marché noir, souvent maltraités, afin de les ramener peu à peu à leur habitat naturel, ils jouaient à les effrayer, les poursuivaient pour les toucher, voire les embêtaient exprès. Je ne peux ni comprendre ni tolérer ce genre d’attitude, et encore moins dans un endroit pareil !

Bruno, singe écureuil recueilli au refuge dans la jungle (Amazonie, Pérou).
Bruno, singe-écureuil recueilli au refuge dans la jungle (Amazonie, Pérou).

Ma place de touriste et ma relation aux locaux

Réfléchissez aussi avant de tendre une pièce à un enfant dans la rue. Quel message lui donnez-vous ?

Les étrangers sont tous très riches, je gagne de l’argent en mendiant dans la rue, pas besoin d’aller à l’école.

Quel peut donc être l’avenir de cet enfant ? Quelles sont ses chances d’avoir la « maîtrise » de son destin ? Soutenez les initiatives locales pour la scolarisation. Et plutôt que de donner de l’argent, pourquoi ne pas payer un repas, offrir à manger ou à boire, du matériel… (Mais attention aux arnaques savamment orchestrées qui utilisent des enfants pour attendrir les touristes).

Voici donc quelques-unes de mes pensées sur l’éthique du voyageur.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Quelles sont pour vous les lignes morales du voyageur idéal ?

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Voyager et revenir heureux (©Will Van Wingerden)

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3 réponses à “Mon voyageur idéal”

  1. Vaste sujet de réflexion. Bien que d’une autre génération, je partage tout à fait votre point de vue qui est, en fait, la base de toute découverte intellectuelle, j’allais dire de « maturation », car les voyages à travers le monde ou à l ‘intérieur de soi-même (l’un conduit aussi à l’autre…) sont une des composantes indispensables à notre construction. En tant que psychologue…! On ne peut s’accomplir soi-même que dans le respect de l’autre, dans l’intelligence de cœur et d’esprit qui doit présider nos actions comme nos réflexions. Toutefois, comme ce fût le cas lors de mon voyage en Egypte, on ne peut nécessairement vouloir découvrir une civilisation et vouloir partager leurs existences, leurs conceptions des choses et des gens. D’autant plus, quand comme dans l’exemple cité, celle-ci n’existe plus et qu’un peuple envahisseur est venu « remplacer » cette civilisation, but de mon voyage. Une « corrélation » non systématique selon moi mais qui n’infirme pas vos propos dans l’ensemble et les miens ici. Cordialement.

    • Merci Eric pour ton commentaire.

      Effectivement, je prône la rencontre de la culture locale et le respect de son patrimoine historique. Comme tu l’ajoutes dans ton commentaire, j’accorde une place tout aussi importante aux cultures antérieures. En tant que passionnée d’archéologie, j’aime découvrir des ruines et m’imaginer la vie de ces civilisations perdues. Souvent, ces découvertes remettent en question l’histoire de l’Humanité telle que je la connais, et cela me fascine !

      Et les voyages sont la « meilleure des thérapies » : découverte de soi, confiance en soi, développement personnel, … J’en parle dans d’autres articles (par exemple : « Voyager seul, mieux que le voyage en couple ? »).

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