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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Ah le passé : grandiose passé, innocent passé… Que ce soit à travers l’étude archéologique des civilisations disparues ou à travers la recherche des « derniers bons sauvages », la quête du passé est un volet important du tourisme moderne.

Pourquoi cette attirance pour l’authenticité et les civilisations préservées ? Que cherche le touriste ? Et que trouve-t-il au bout du compte ?

Séduisant passé

Au-delà du côté vintage, collector ou nostalgique, la quête du passé à deux voies principales :

  1. Le passé disparu

    Ce passé s’étudie à travers l’archéologie. Le touriste aime découvrir la culture d’un pays en se plongeant dans ses racines.

    Le risque est d’oublier que ce passé, qui est certainement un des points d’intérêts à découvrir dans le pays, n’en est finalement qu’un parmi des milliers : ne privilégions pas le mort au dépit du vivant. À côté de ces cultures éteintes, il en existe une (ou plusieurs) bien vivante(s).

    Aller à la découverte du vivant serait-il plus difficile que de faire la tournée des musées ? Rencontrer l’autre ferait-il peur ?

  2. Le passé vivant

    Ici, le passé a traversé les âges. Ce sont donc des civilisations vivant comme « aux temps ancestraux » que nous pouvons observer.

    Ce type de tourisme me procure encore davantage de questionnements et réserves que le précédent.

    1. Un passé préservé : vraiment ? Et jusqu’à quand ? Avec cet afflux de touristes venus les voir : quels impacts ont les observateurs sur les observés ?
    2. Le flux de touristes en quête d’authenticité peut être intense : comme un chercheur d’or tombé sur un bon filon, l’industrie du tourisme vend avec ardeur un passage vers ces civilisations en voie de disparition. « Vite, vite, bientôt ils ne seront plus là », contaminés par le monde moderne… Contagion que nous précipitons dans un absurde cercle vicieux.
    3. Sommes-nous retournés au temps des zoos humains ? Car c’est bien pour les voir que se déplacent ces touristes. Ce n’est certainement pas pour un échange « authentique », rendu difficile, voire impossible, par le cadre d’un séjour organisé et le tourisme de masse. « L’innocence » de ces villages pris d’assaut ne résistera pas longtemps sous la pression touristique : les « (Please) one dollar » apparaîtront timidement d’abord, jusqu’à devenir la rengaine des enfants des lieux.

      Vélo, Cambodge, Roluos
      Marché aux poissons

De mauvaises expériences

Plusieurs expériences en voyage m’ont amenée à me questionner sur le sujet, et plusieurs lectures, rencontres et discussions m’ont aidée à nourrir ses réflexions, comme Anthropodcast et « L’autre sens du voyage » de Frank.

De ces mauvaises expériences, j’en retiens plus particulièrement deux : le lac Titicaca et les villages flottants du Tonlé Sap.

  1. Désillusion au lac Titicaca

    Cette excursion sur les îles flottantes au Lac Titicaca du côté péruvien fut un véritable fiasco. Mal à l’aise par l’ambiance qui émanait de ce tour, nous avons hallucinés lorsque les femmes de ces îles nous ont souhaité au revoir en poussant la chansonnette sur un air dramatiquement faux (dans tous les sens du terme) et en terminant toutes en cœur par un « Hasta La Vista Baby ». J’en aurais pleuré. De rage. De honte. De dépit. De faire partie de ce bateau de touristes. De l’amusement des gens autour de moi.

    Ces îles sont d’ailleurs un curieux exemple de « faux tourisme du passé ». Ni passé vivant ni passé mort : les populations (Aymaras) occupant ces frêles îlots n’ont rien à voir avec le peuple (Uros) qui y vivait à l’origine. Ces îles flottantes ont, de plus, été fortement rapprochées de la berge, afin que les bateaux à touristes ne doivent pas faire une trop longue distance. Vu l’espace limité où ces Péruviens « faussement typiques » sont confinés afin d’étaler leur folklore aux touristes amusés (et encouragés à laisser une petite pièce), l’on peut clairement ici voir la pente glissante vers un véritable zoo humain.

  2. Village payant au Tonlé Sap

    Et plus récemment, lors de notre voyage au Cambodge, j’ai découvert que certains villages flottants avaient une entrée payante. Payer pour entrer dans un village ? Je n’en revenais pas. En discutant sur place, j’ai compris que ces villages étaient une véritable attraction touristique. Le voyageur, à la recherche d’authenticité, désire s’avancer toujours plus loin pour se retrouver seul dans un village préservé. Malheureusement, ils sont des centaines de touristes à partager ce désir, grignotant village par village l’étendue des terres du Tonlé Sap, comme l’on conquiert un pays.

Village flottant, Cambodge, Asie
Pêcheurs sur une pirogue

Une quête d’authenticité

À travers ce « tourisme du passé », que cherchons-nous ? Qu’essayent de nous vendre les tours opérateurs ?

Authenticité, vestige du passé, innocence… Paradis perdu.

Ces mots, utilisés à tort et à travers, pullulent dans les guides et brochures de voyage. Si ce marché est si développé, c’est sans doute qu’il y a une demande. Mais quelle est-elle, cette demande ?

Le commerce du rien

Pour beaucoup, vacances rime avec farniente, repos… et « rien » : ne rien faire, ne rien penser, ne rien organiser.

Ce besoin significatif est très souvent exploité par les tours opérateurs pour vendre un produit tout fait : une semaine où il ne faut plus s’occuper de rien, sinon de rester dans un hôtel bien protégé, avec une grande piscine, des transats et des buffets à volonté.

Je caricature, mais mon but est de monter à quel point ce désir de « rien » est exploité par l’industrie du tourisme. Alors que derrière ce « rien », il y aurait tant à penser et à comprendre : désir de s’échapper du rythme et du style de vie du quotidien, de se ressourcer, de se dépayser, de se changer les idées…

Le commerce de l’authentique

Si à partir de ce désir de rien, l’on arrive à nous vendre des vacances « valise en main » comme un produit fini, que peuvent-ils nous proposer pour combler nos envies d’authenticité, de culture et de rencontres locales ?

C’est ici que ces « dernières peuplades » font la fortune des tours opérateurs. Mais je me pose de nombreuses questions. Quel est le ressenti du touriste ? Aura-t-il vécu une expérience riche en authenticité ? Et qu’en pensent ces villageois accueillant les bus par dizaines chaque jour ?

La vitesse exclut toute réussite du voyage ce qui n’empêche pas l’industrie touristique de transporter leurs clients de plus en plus vite d’un lieu à un autre (Franck Michel)

photo, voyage, Pérou, Amérique du Sud
Enfant rêveur sur une île du lac Titicaca

Les exemples de ce genre de tourisme pleuvent : la« « dernièr » » tribu en Afrique, le« « dernie » » village dans la forêt amazonienne, le« « dernie » » village flottant au Cambodge…

Ce commerce touristique ne concerne pas seulement les peuples locaux : il s’étend au mode de vie et habitudes prétendument locales. L’idée est de faire vivre au touriste en quête d’expérience, des situations dépaysantes : monter sur le dos d’un éléphant, dormir dans un monastère, se faire bénir par des moines, visiter une école… Le tout pour des sommes ahurissantes.

Une quête occidentale moderne

Notre société moderne, évoluant à un rythme effréné, crée beaucoup de bruit, d’urgence, de stress, de travail, de bureaucratie, de technologie, de superficialité… Beaucoup de rien pour un trop plein…

Et peu de vide.

C’est sans doute cela que le touriste cherche avant tout en partant : retrouver de« « vraies valeur » », se dépayser au contact de cultures riches en histoire et se rafraîchir auprès de leur« « innocenc » » et se ressourcer auprès de leur spiritualité. Comme pour le mythe du Jardin d’Eden, l’homme occidental cherche à faire un retour vers l’essentiel.

À ce mythe fondateur vient s’ajouter un autre, plus insidieux, hérité des théories évolutionnistes : toutes les sociétés évoluent sur un même continuum et, bien entendu, la nôtre est tout au-dessus de l’échelle.

Nous sommes donc le futur de toutes sociétés…

Effrayant, non ?

Suivant cette idée d’évolution linéaire, nous sommes à la recherche d’un témoignage de notre propre passé… Tout en venant aider ces sociétés« « primitive » » auxquelles il faut encore apprendre à utiliser Internet.

Vers un tourisme averti

Passionnée d’archéologie, enthousiaste à l’idée de découvrir d’autres façons de vivre sur notre globe, je ne jetterai pas la première pierre à ceux qui pratiquent ce genre de tourisme. Mon idée n’est pas non plus de blâmer ni de catégoriser les bons et les mauvais touristes, et encore moins les bonnes et mauvaises façons de voyager.

Derrière chaque style de voyage, il existe une possibilité d’aller à la rencontre de l’autre. Cette rencontre sera toutefois facilitée par un voyage indépendant, réfléchi sans organisateur de voyage pour orchestrer à la minute près les activités et pour déterminer les lieux d’intérêt à visiter.

L’homme moderne occidental apparaît trop préoccupé de revivre le passé ou de se projeter dans l’avenir pour espérer occuper correctement le présent, et jouir de tous les présents qu’il lui offre ! Homme stressé, il devient un voyageur pressé. (Franck Michel)

voyageuse
Voyager sereinement : une question d’attitude

Si le passé vous passionne, renseignez-vous avant de partir, ayez un regard critique sur ces « derniers villages authentiques » que l’on désire vous vendre, et n’oubliez pas d’explorer le présent du pays qui vous accueille.

Et vous, avez-vous déjà vécu ce genre de situations décevantes ou questionnantes en voyage ? Comment avez-vous réagi ?

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21 réponses à “Authenticité et civilisations préservées : le tourisme du Paradis Perdu”

  1. Quel bel article ! Je partage totalement cette vision du voyage, notamment ton analyse sur le « rien ». Rien et vite, à l’image des voyages express en bus qui traversent l’Europe (par exemple) en 8 jours, s’arrêtant chaque après-midi dans une nouvelle capitale. Il y a aussi les « to do list » qui fleurissent partout… « Je suis allée au Vietnam ! » (= c’est bon, c’est fait, je n’y reviendrai jamais) Où est la curiosité dans ce cadre ? La rencontre avec l’autre, sa vision du monde ? Et comprendre l’histoire d’une nation, d’un peuple ?

    Je suis par essence une voyageuse plutôt lente, qui essaie de saisir l’essence d’un endroit quand j’y pose mon sac à dos, je te rejoins donc tout à fait. Chacun a sa manière de voyager, mais cette fausse quête d’authenticité a tendance à me faire sourire ! Merci pour cette belle réflexion qui nous permettra peut-être d’inventer le voyage de demain, dans le respect des cultures, où qu’elles se trouvent.

    • Merci Julie pour ton commentaire et ton retour 🙂

      Je partage tes réticences concernant les « to do list ». D’ailleurs notre Bucket List se veut d’avantage un rassemblement de promesse de voyages et d’expériences qu’une check list : le « ça c’est fait, suivant ! » n’est absolument pas notre philosophie (c’est d’ailleurs pourquoi nous programmons notre 3ème voyage au Pérou ! 😉 ).

  2. Le débat est ouvert (et tant mieux). Je suis d’avis avec l’idée globale de l’article. L’idée qui se répand « d’aller au plus vite quelque part avant que ça ne change » est un concept que je n’arrive pas à comprendre. Pourquoi ne pas accepter le changement. Pourquoi vouloir absolument voir le sous développement dans les pays pauvres ? En Birmanie, j’entendais des gens se dire surpris et un peu déçus de voir l’électricité dans certains villages où ils pensaient/espéraient ne pas la trouver. Des mots maladroits et pas bien méchants dans le fond, mais une pensée qui reflète bien l’envie de voir le passé et pas le présent. Étrangement ce fléau ne touche que les pays pauvres. Dans les pays développés, tout le monde s’en fiche de « comment c’était avant ». Rapport à cette échelle que tu mentionnes à coup sûr.

    Quoi qu’il en soit, certains ont bien compris le filon (dans les pays riches, comme dans les pays pauvres) et ont simplement été très malins. Payer pour aller dans un village au Tonle Sap ne devrait pas plus choquer que de payer pour aller dans la vieille ville de Dubrovnik ou sur le Mont St Michel. Ça, ça relève plus du business que d’autres choses. Certains en tirent les ficelles, d’autres les subissent. Voici un constat qui touche toutes les nations, quelque soit leur développement… et leur époque 😉 Qu’il y ait des ânes pour manger la carotte au bout et bien vouloir croire tout ce qu’on leur raconte ne me choque plus, quand je vois l’aberrance dans laquelle de nombreuses personnes évoluent (oui, on peut me traiter de prétentieux si l’on veut). En revanche dès que l’on sait dans quoi on s’embarque, c’est tout à fait différent. Ça ne m’a pas choqué de devoir payer la location de mon bateau et les services de son conducteur sur le Tonle Sap : c’est son boulot. À chacun ensuite de prendre le recul nécessaire pour faire la part des choses dans ce qu’il observe et découvre. Authenticité ? Qu’est-ce que l’authenticité ? On l’assimile souvent encore une fois au passé, à l’époque révolue. L’authenticité, c’est simplement la justesse, la vérité. La France est à mon sens une destination très authentique, pourtant très développée. Cette expérience au Lac Titi Caca n’a pas l’air très authentique. Je peux te le dire entre mille, la visite de Chong Kneas sur le Tonle Sap n’est pas authentique, on vous prend pour une bille et on vous fait croire à n’importe quoi. Mais si tu vas n’importe où ailleurs, tu vas également devoir payer un service pour accéder au village flottant (le bateau + le conducteur + éventuellement un droit d’entrée), mais ce que tu y vois reste authentique, et je n’ai aucun mal à payer comme je paierai pour grimper sur la Tour Eiffel. Pour combien de temps ? Je ne sais pas, aucun endroit n’est à l’abri d’une dérive, mais les sites des pays pauvres y sont plus sensibles évidemment ! Que faire donc ? Y aller au plus vite, égoïstement pour compter parmi les « first ones to go », ceux qui ont vu ‘’comment c’était avant, quand c’était encore bien ‘’ ? Zut, on se mort la queue… le débat reste ouvert 😉

    • Salut Tugdual, merci pour ton commentaire, je vois que la question t’intéresse toi aussi 😉

      Comme tu le dis, le débat est ouvert … et au final, c’est le serpent qui se mort la queue.
      Je n’ai aucun soucis non plus à payer pour le passage en bateau (guide et moyen de transport, je trouve cela normal), mais le côté payer pour entrer dans une zone habitée, cela fait zoo. Et lorsque nous passions en bateau devant de petites maisons flottantes habitées par des Vietnamiens et que notre guide en parlait de manière très péjorative, un peu « déshumanisée », cela amplifiait mon mal aise. (Mais on sait que les relations entre Cambodgiens et Vietnamiens sont particulières, comme nous en avons déjà parlé).

      Tu as raison de le souligner : ce phénomène ne se limite pas aux pays « pauvres », en France aussi …

      J’aime beaucoup ta définition de l’authenticité, simple et efficace : la justesse. Et finalement, c’est cela que cherche le voyageur : rencontrer un pays, rencontrer des gens, découvrir une histoire et des cultures … avec justesse.

    • Je vois qu’on est raccord avec Tugdual ! J’aurais pas dit mieux, j’ai cette même vision du tourisme en général avec le côté « prendre du recul » et faire la part des choses.

      Moi javoue que ce côté recherche de l’authentisme a un sens perdu aujourd’hui, comment décide t’on de ce qui est authentique ou pas ? J’entends souvent par exemple dire « ah mais le Laos c’est plus authentique que la Thailande », pourquoi ? Parce qu’ils sont plus pauvres ? parce qu’il y a moins de touristes ? Surtout que cette remarque se fait souvent sur la base de personne n’ayant visité que les parties touristiques de la Thailande et se font une image d’un pays trop « formaté », dont ces habitants auraient perdus une certaine sympathie naturelle.

      J’ai expérimenté un vrai zoo humain, en Thailande pour ce coup, et ça oui, je suis absolument contre et on en voit au pourquoi absolument préserver un passé vivant alors qu’il est en réalité déjà mort ou presque… je dis pourquoi mais je connais la réponse, c’est malsain mais les faits sont là, la demande est effectivement là et on continue de chercher ces tribus comme un trésor alors que oui, elles aussi ont maintenant l’électricité, elles aussi délaissent de plus en plus les costumes traditionnels par des jeans et t-shirts.

      Dans certains cas elles y sont un peu poussé, ne serait ce que par mimétisme, ça s’appelle de l’assimilation de population d’ailleurs, mais peut on les blamer ?

    • Bonjour Jean-Fi, merci pour ton retour d’expérience (et désolée du délai de réponse !). Cela me rassure en quelque sorte de n’être pas la seule à avoir ressentis ce genre de malaise.

      Maintenant je suis curieuse d’y retourner pour découvrir le lac Titicaca du côté bolivien, et de parcourir la région davantage en dehors des sentiers battus, pour tenter une approche et une expérience différente.

  3. Très intéressant, tu mets le doigt sur un sentiment que l’on a parfois en voyant ces caravanes de bus décharger des centaines de touristes sur des sites archéologiques. Je comprends tout à fait ton point de vue pour les îles flottantes du Pérou, on avait décidé de ne pas y aller justement à cause de ça, c’était bien trop faux, mais ton expérience me retourne carrément l’estomac (surtout le hasta la vista baby, mon dieu!).

    • Merci Hervé ; oui ce sujet peut être assez sensible … car voyageurs nous sommes tous touristes et participons, qu’on le veuille ou non, aux scènes que nous décrivons ici.

      Oui le « hasta la vista baby » était écœurant (et d’autant plus à la réaction enjouée du groupe de touristes), mais je reste avec l’idée que le lac Titicaca peut se découvrir autrement … Je ne le condamne donc pas et espère un jour y retourner pour tenter une autre approche.

  4. « Ce besoin significatif est très souvent exploité par les tours opérateurs pour vendre un produit tout fait : une semaine où il ne faut plus s’occuper de rien, sinon de rester dans un hôtel bien protégé, avec une grande piscine, des transats et des buffets à volonté. »

    Je trouve cette phrase est très condescendante et sincèrement après l’avoir lue j’ai arrêté de parcourir ton article. C’est dommage car je partage ton point de vue, sauf concernant les voyages organisés. Non, je n’aime pas ce genre de choses, comme toi je préfère prendre mon sac à dos, ma carte (et encore) et aller là où mes pieds me mènent. Mais je ne supporte pas la condescendance que certains backpackers peuvent avoir envers les autres formes de voyage, les citytrips ou les voyages organisés. Qui sommes nous pour juger ? Savez-vous que ces formules représente parfois une alternative pour des personnes au budget restreint ? Pour des personnes qui ne savent pas comment organiser leur propre voyage, qui ne s’en sentent tout simplement pas capable ? Qui ont peur de l’avion (beaucoup acceptent de partir en Europe car ça reste proche donc un temps passé dans l’avion réduit) ?
    Il y a un jugement de valeur porté par cette phrase qui me déplait énormément.

    Pour le reste, je suis de ton avis : ces expériences authentiques n’ont d’authentique que le nom et encore. C’est comme le train de bambous à Batambang au Cambodge. Ou alors il faut aller dans les pays bien moins touristiques, comme les Philippines où il est encore possible d’avoir une expérience intéressante. Mais pour combien de temps encore ? Bref, tout ça pour dire que je te rejoins assez.

  5. Je viens de lire la fin de ton article :  » je ne jetterai pas la première pierre à ceux qui pratiquent ce genre de tourisme. Mon idée n’est pas non plus de blâmer ni de catégoriser les bons et les mauvais touristes, et encore moins les bonnes et mauvaises façons de voyager. »

    Bon. La phrase était certainement mal tournée dans ce cas, je suis rassurée de voir que tu ne fais pas partie des backpackers dont je faisais mention dans mon précédent commentaire. Voila qui m’apprendra à lire un article jusqu’au bout, peu importe l’idée partagée 🙂

    • Hello Sarah !

      De toute façon, même ces backpackers ont tout mon respect. Enfin moins autant que les autres, car je pense qu’on peut ne pas être d’accord (je le suis comme toi) avec cette vison là, mais qu’on peut la comprendre. S’il y a bien une chose que j’ai comprise avec le temps, c’est que c’est cette diversité de point de vue qui enrichit l’Humanité, dans ses bons et mauvais côtés 🙂

      • Ils ont en effet droit au respect, bien entendu ! La diversité fait la beauté de l’humain et même si on est pas d’accord avec certaines opinion, rien n’empêche de respecter les points de vue, c’est comme pour les voyages. Je suis contente de voir que je me suis trompée, j’ai beau ne pas toujours commenter, je lis chaque nouvel article et ça m’embêtais de vous imaginer dans cette catégorie. Ouf 🙂

    • Bonjour Sarah, je réponds avec un peu/beaucoup de retard, même si François est déjà passé par là ^^

      Merci pour ton commentaire, j’apprécie toujours les retours surtout quand ils viennent du cœur, qu’ils soient positifs ou négatifs, et surtout quand ils sont bien construits : ils m’aident à voir les choses sous un autre angle, à avoir une idée de comment peut être perçu mon billet par un regard extérieur, à poursuivre la réflexion plus loin …

      Ici, la phrase qui suit le passage qui t’a dérangé est justement: « Je caricature, mais mon but est de monter à quel point ce désir de « rien » est exploité par l’industrie du tourisme. »
      Je n’aime pas faire des cases et y enfermer les gens. Le but ici était de prendre un extrême pour appuyer la logique de mon discours. La réalité étant beaucoup plus nuancée et complexe, je te rejoins tout à fait là-dessus !

      Je suis ravie en tout cas que tu aies poursuivis la lecture jusqu’au bout, malgré ce « malentendu » en cours de route 😉

      Au plaisir d’échanger encore ensemble ^^

  6. C’est important de connaître le passé, je pense même que c’est primordial en fait… Mais je te rejoins sur le fait qu’il ne doit pas empiéter sur le présent, et sur la vie. J’ai eu l’ocassion il y a quelques années d’encadrer des chantiers d’insertion en restauration du patrimoine, et les participants étaient surpris de constater que la restauration d’un bâtiment historique se fait avec les matériaux, les outils et les techniques d’aujourd’hui. On leur expliquait que c’était important aussi de laisser trace de tout ça pour les générations à venir, et que le présent n’est pas moins riche que le passé, qu’on peut vivre avec note temps tout en respectant l’avant. Bref, je digresse mais ton article m’a rappelé ces expériences.

    • Bonjour Séverine, merci pour ton message et ton exemple concret de chantier de restauration du patrimoine.

      Je partage ta vision : connaître le passé de notre Humanité est indispensable. Pour savoir d’où l’on vient. Pour comprendre le chemin parcouru. Pour relativiser. Pour ne plus commettre les même erreurs. Pour rêver sur de mystérieuses légendes …

      Le présent n’est pas, pour autant, moins riche que le passé. Grand débat aussi que de laisser vivre le présent en tentant de respecter le passé : que le présent n’efface pas le passé, mais que le passé ne soit pas préservé aux dépens du présent … Question parfois concrètement délicate.

  7. Sur ce thème je conseille le film « Banana pancakes and the lonely planet » qui parle d’un petit village idyllique du Laos et de ces changements face au tourisme (pour l’instant pas encore de masse mais en grande croissance).

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