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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Cet été, j’ai fait la Corse, la Croatie, l’Espagne…

Cette expression ne vous donne pas des boutons ? Moi si ! Comment peut-on « faire » un pays en le visitant ? Le mystère reste entier…

Et puis, cette notion de faire induit que l’on en a fait le tour et que l’on a « tout vu » de ce pays. Moi je dis chapeau bas ! Car, d’aussi loin que remonte ma mémoire, je peux affirmer que je n’ai jamais fait le tour de quoi que ce soit…

Tout voir est un mythe bien pesant… et inutile !

4 raisons pour ne plus vouloir tout voir

Le challenge impossible

Le programme est établi : les visites s’enchaînent et l’itinéraire optimal dessiné sur la carte de la ville évite de se perdre et de perdre son temps.

Rentabilisons nos vacances : il faut tout voir !

Personnellement, je suis incapable de voyager avec un programme. Parfois j’essaye, un peu… Mais l’idée que tout soit défini et programmé me donne des sensations de claustrophobies : je me sens enfermée dans mon voyage. Piégée par ma propre organisation. Le voyage devient une obligation ! Quel non-sens !

Et surtout, quel stress ! Se dire que l’on a un planning à tenir, c’est garder un mode de vie semblable à celui de notre routine quotidienne « métro-boulot-dodo ».

À 9 h : réunion avec le patron, à 18 h : aller au magasin… À 9 h : visiter le musée, à 18 h : tester le restaurant conseillé dans le guide…

Mais la vie, comme le voyage, ce n’est pas une liste de course ! À chacun de trouver ce juste équilibre entre trop et trop peu organiser son voyage (et sa vie !).

Laisser du temps au temps

L’idée que se perdre est une perte de temps ? Un non-sens absolu !

Quel plaisir de divaguer, les pieds cherchant leur voie tandis que l’esprit est à la contemplation et à l’imprégnation.

Car l’ambiance d’un lieu rentre autant par les pieds que par les yeux.

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Se perdre dans les ruelles de Trogir (Croatie)

Que ce soit pour un voyage au long cours ou un city trip, laisser le temps au temps est pour moi un impératif en voyage. Bien sûr, cette nonchalance prend d’autres dimensions dans un voyage de plusieurs mois comparé à un séjour d’une semaine… Mais se laisser du temps « vide »,  où rien n’est programmé, c’est à mes yeux le plus grand luxe du voyageur !

Alors oui, parfois, quand on improvise, c’est la panique à bord ! Il va bientôt faire nuit, on vient de débarquer en territoire inconnu, on ne parle pas la langue, on n’a aucune idée de l’endroit où l’on est et, en plus, les panneaux des rues sont illisibles… Improviser et se perdre, ce n’est pas toujours confortable.

Mais il y a des petits trucs pour éviter de « mal » se perdre : C’est-à-dire se perdre à des moments où l’on n’en profiterait pas ! Par exemple : calculer son heure d’arrivée à la prochaine destination pour avoir encore quelques heures de lumière afin de trouver tranquillement un endroit où passer la nuit. Généralement, je ne réserve jamais, sauf pour la première nuit, celle qui suit le vol d’avion : entre le décalage horaire, l’effet « lendemain de la vieille » suite à de longues heures d’immobilité et une nuit écourtée dans l’avion, le tout s’additionnant au possible « choc culturel » à l’arrivée… Je préfère donc prendre les devants et réserver juste pour cette première nuit. Une façon d’atterrir en douceur et d’éviter le stress inutile.

Pour le reste, et surtout pour les voyages au long cours, c’est « free-style » et « carpe diem ». On verra où le vent nous mène, demain est un autre jour…

Et comme me disait toujours mon père : On n’est pas perdu, on a juste pris un raccourci plus long…

Expérimenter le « slow travel »

Le « slow travel », vous connaissez ? C’est un terme à la mode pour parler de « voyage lent », prônant un autre rythme pour découvrir le monde. Un rythme moins mécanique et plus humain. Le top du top ? Voyager au rythme de ses pieds, que ce soit par la marche ou le vélo.

J’admire beaucoup les voyageurs qui se lancent dans des projets de longs voyages sans autre moyen de locomotion qu’eux. Un voyage au bout du monde et surtout au bout de soi. Je rêve d’entreprendre un voyage pareil un jour (cela fait partie des 1001 idées qui gravitent dans mon esprit : ne reste plus qu’à les ordonner !).

En laisser pour une prochaine fois

– Je n’ai voyagé que dans la partie nord du Pérou et… je n’ai pas vu le Machu Picchu !

– Comment ? *Voix indignée* Est-ce vraiment possible ? C’est comme visiter la France et ne pas voir la Tour Eiffel ! Impensable !

Hé oui, c’est possible. Si si, je vous assure.

Mais ce n’est pas définitif.

Il faut toujours utiliser ce petit mot magique : « encore ».

Je n’ai pas encore vu le Machu Picchu. Je ne parle pas encore japonais. Je ne connais pas encore cette culture. Je n’ai pas encore voyagé en Afrique.

Avec « encore », rien n’est fermé, tout est possible.

La preuve, depuis ce premier voyage au Pérou, nous y sommes retournés déjà deux fois et avons, lors d’un de ces voyages, été admirer la splendeur du Machu Picchu (et de bien d’autres cités incas). Par contre, nous n’avons pas encore été nous perdre du côté d’Iquitos… Un jour !

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Le long des rails vers Aguas Calientes et le Machu Picchu

Ne pas « tout voir » devient ainsi une bien bonne excuse pour repartir et revenir sur ses pas, tenter de terminer ce que l’on a commencé. Car l’inachevé, ce n’est pas tolérable dans notre culture. Cela fait négligé !

Et voilà comment tourner la mentalité de notre culture sédentaire en tremplin pour voyager davantage !

Tout voir : le mauvais plan !

Entre le stress, le manque de contact avec le pays traversé, le rythme insoutenable et le fait de se couper l’herbe sous le pied pour continuer à voyager… mon verdict est clair : tout voir, c’est vraiment une belle arnaque !

Et vous, avez-vous déjà tout vu ? Où en laissez-vous pour une prochaine fois ?

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 1 avis (5/5)

58 réponses à “4 raisons qui vous couperont l’envie de « tout voir »”

    • Je viens régulièrement sur votre site et je me lance dans mon premier commentaire!
      Personnellement, j’ai toujours un programme ou plutôt « un plan », que ce soit pour un city trip et voyage plus long. Je sais à l’avance où aller, comment y aller et quand y aller.
      Après, le jour J, si on veut tourner à gauche et partir dans le sens opposé, on le fait sans problème. Je ne vais pas attraper des boutons ou un urticaire pour la cause.
      Je pars plus sereine si je suis organisée et j’ai toujours un petit « jour off » pour les imprévus ou ce que je n’ai pas su faire les jours précédents.

      Au plaisir de vous lire.

  1. Super article. Je suis en Australie depuis presqu’un an. Je repars dans 1 semaine en France ET chose incroyable pour beaucoup, je n’ai pas vu l’Uluru, ni même les 12 apôtres, ni même la terre rouge du centre !!! Comme vous dites, j’en garde pour mon prochain voyage 😉

    • Merci Mö ! Nous avons vécu quelque chose de similaire avec notre 1er voyage au Pérou comme je le raconte dans l’article. Ne pas avoir été visiter le Machu Picchu semble être un véritable crime pour certains !

      Mais dans le fond, le plus important c’est de suivre ses envies et la manière de voyager qui nous correspond… Et puis, si en plus ça donne une bonne excuse pour repartir voyager, c’est parfait ! Bonne fin de séjour en Australie… et déjà futur bon voyage de retour là-bas ! 😉

  2. Je comprends tout à fait ton point de vue c’est vrai que cette tendance à parler de ses voyages comme du dernier objet que l’on a consommé ne me plaît pas non plus. Dire qu’on a fait 50 pays ne veut absolument rien dire. Néanmoins, je l’avoue, quand je parle de mon tour du monde, je dit aussi que je veux tout voir. Tout simplement parce que c’est vrai et j’y crois 😉 Pour moi le rêve ultime serait de passer le reste de ma vie à voyager et explorer les 1001 choses que ce monde à a offrir… pas de lynchage ça va? :p

    Le nouveau challenge sera aussi de tester les « trous dans le planning ». J’ai tendance à vouloir tout organiser tout simplement parce que, pour le moment, je ne suis partie que dans de courts voyages, j’ai hâte de prendre le temps de me perdre et de découvrir ma nouvelle destination « par les pieds » comme tu dis ;). Merci de cet article :p

    • Merci Nath pour ton commentaire, toujours un plaisir de te lire 🙂 Le « voyage-consommation » ou « voyageur-consommateur » est une tendance dans laquelle il est facile de tomber : consommer les pays comme on part en croisade, pouvoir les biffer sur une carte comme on biffe les éléments de sa liste de course… Je pense que les mots que nous utilisons reflètent, même (ou surtout) inconsciemment, une certaine réalité ; c’est pourquoi je suis sensible à cette expression qui, à la longue, me fait hérisser les cheveux : « faire un pays ». On fait un voyage, pas un pays !

      Comme tu le soulignes, la quantité n’a pas de sens en voyage : durée, nombre de pays visité… ces chiffres ne pourront en rien résumer une expérience de voyage, son intensité, ses rencontres, ses (més)aventures… La qualité avant la quantité !

      Tout voir est un beau rêve… mais c’est surtout un challenge impossible ! Déjà à la base, il nous faudrait plus de vie qu’à un chat pour pouvoir visiter tous les pays du globe en profondeur. Et ensuite, le temps d’en avoir fait le tour (imaginons que notre espérance de vie ait été étirée), ce que l’on aura vu aura changé… Car il n’y a qu’une seule constante dans ce monde : le changement ! Ainsi, jamais l’on ne pourra dire « j’ai tout vu, je connais tout de notre planète » ! C’est une double mission impossible à mes yeux !

      Je suis une grande rêveuse : j’espère découvrir 1001 beautés de notre monde… Mais je me fais une raison : même si j’en découvre 100001, jamais je ne les verrai toutes ! Même si notre planète semble un espace défini, je sais que je n’en aurai jamais fait le tour. C’est à la fois décourageant et passionnant, exaltant, excitant, stimulant… Notre monde est plein de ressources et nous réserve de belles surprises 😉

      Prendre le temps de ne rien prévoir (ou prévoir de ne rien prévoir !) : un beau paradoxe 😉 C’est un peu perturbant la première fois, surtout si l’on a l’habitude de bien planifier les choses. Mais, pour moi en tout cas, c’est rapidement devenu une drogue ! Je prévois de moins en moins (pour ainsi dire rien du tout), surtout lors de longs voyages.
      C’est sur que pour un citytrip de quelques jours, je me renseigne un minimum sur ce qui me ferait plaisir de découvrir. Mais même là, je fais déjà le choix a priori de ne pas me surcharger de visites, afin de marcher en flânant dans les rues et de ne pas me mettre de pression avec des objectifs trop élevés. Je préfère voir moins, mais voir à mon rythme (enfin, à notre rythme, et celui de François peut être très lent… surtout s’il faut chaud et qu’il vient de manger : c’est l’heure de la sieste qui appelle ! 😉 ).

      • Oui je vois ce que tu veux dire. C’est vrai qu’en soi il est impossible de tout voir vu la vitesse à laquelle ce monde change et évolue. Comme tu dis, frustrant et à la fois excitant mais, si j’arrive à en voir ne serait-ce qu’une partie, j’aurai au moins la satisfaction d’avoir réalisé mon rêve :p

        J’aime bien l’idée de prévoir de ne rien prévoir :p! Effectivement pour un citytrip, ça devient compliqué. Quand on est parti à NYC pour une semaine, on était obligé de prévoir un minimum sinon il y a vite moyen de passer à côté de certaines perles. Ca ne nous a pas empêché de flâner aussi et c’est vrai que c’est quand même super agréable! Encore rien de prévu pour Voiron la semaine prochaine, on va improviser!

        Je te comprends tout à fait, Séb a parfois ses moments de lenteur mais ça me freine et me permet de calmer mes ardeur, un bon compromis :p. Et puis avec sa découverte de la photo, tout prend plus de temps et c’est finalement pas plus mal!

        Toujours un plaisir de te lire aussi, merci de prendre le temps à chaque fois!

  3. Effectivement c’est aussi ma philosophie en voyage. C’est le meilleur moyen de profiter et de s’imprégner totalement de la culture du pays que l’on visite.
    Merci !

  4. MERCI MERCI MERCI pour cet article Amandine 🙂
    « Pour les prochaines vacances, je veux un long mois et visiter le sud de la Croatie, la Bosnie, le centre et le nord de la Serbie, le sud de la Hongrie » et là… je pers mes potes qui ne comprennent pas mes voyages. Pourquoi la Croatie ? Tu en reviens, t’as déjà vu le plus intéressant, non ?
    Pourquoi seulement des parties de pays ?
    « Quand j’y retourne, j’ai un regard différent de ma première rencontre, mon regard découvre de nouvelles choses… Quand tu restes trop longtemps dans un même pays, j’ai le sentiment de moins voir autour de moi »
    Vous avez déjà eu ce sentiment ces derniers temps?

    • Merci merci merci Céline pour ton commentaire ! 😀

      Revenir à un pays qui nous a touchés, cela n’a rien de choquant à mes yeux ! Mais je suis habituée à avoir ce genre de retours également : « L’Amérique latine ? Encore ?  » – « Le Pérou ? Une troisième fois ? Mais vous n’avez pas déjà tout vu ? »…
      Hé bien oui, encore ! Et non, jamais ! 😉

      Je comprends bien le vécu que tu mentionnes, de voir les choses différemment d’un voyage à l’autre.
      Lors de notre retour au Pérou au 3e voyage, j’avais presque l’impression de « rentrer à la maison » : retrouver ses repères… et en même temps, voir tout ce qui a changé et aussi tout ce qui nous avait échappé : des pans inconnus de la culture vivante et de l’histoire ancienne, des spécialités gastronomiques que nous n’avions pas encore testées…

      Quant au vécu « de moins voir en restant trop longtemps », je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que tu veux dire…
      Mais ce que j’ai déjà remarqué, c’est que lorsque l’on est dans une région pendant longtemps, ce qui au début retenait mon attention ou me choquait (par rapport à mes représentations occidentales : par exemple les animaux qui traversent les rues librement, les moyens de transport locaux, le chaos coloré local…) me parait alors complètement normal et ne retient plus du tout mon attention. Cela fait partie du paysage. C’est assez amusant à observer comme phénomène : je me dis souvent : « tiens, ça, il y a quelques semaines, cela m’aurait amusé (par exemple une famille complète sur une moto) et j’aurais voulu prendre une photo », ce que je ne fais même plus… Habituée, blasée, acclimatée… ?
      C’est de ce genre de vécu dont tu parlais ?

  5. Tout à fait d’accord, moi je n’ai pas « encore » vu Chichen Itza, et je vis à côté. Je n’ai pas « encore » visité beaucoup le Mexique, bien que j’y sois depuis 10 mois (ouch!).
    Et puis tout voir, ça empêche de profiter de l’instant présent et de vraiment apprécier la culture local et le voyage. Cela fait naître aussi une boulimie du voyage, une envie de toujours courir pour tout voir.
    Verdict? Tous les pays ont quelque chose de magique, il y a à voir partout. Certains endroits se ressemblent, d’autres pas. Mais on ne verra pas tout, et c’est pas grave. Sinon, c’est l’éternelle insatisfaction! Profiter de ce qu’on a sous la main aujourd’hui, sans déjà penser à ce qu’on ira voir dans une semaine.

    Cependant, je pense que tout « premier voyage » est un peu boulimique et c’est normal. C’est avec l’expérience que vient l’envie de ralentir et d’apprécier l’instant présent, sans frustration. C’est un processus que le voyageur doit faire pour s’en rendre compte…

    Merci !

    • Emma, ouch! Profite du Mexique, de la culture locale, etc, c’est un pays génialissime, mais vas donc voir Chichen Itza, c’est tellement magnifique! C’est une des 7 merveilles du Monde et les merveilles d’un pays font partie de tout ça!

      • Bien d’accord Emilyz, Chichén Itzá (quoiqu’on en dise – parce qu’on a entendu aussi les habituels commentaires « trop touristique, trop classique, pas assez authentique… » -) est un des plus beaux sites archéologiques que nous ayons vu. Sa pyramide est impressionnante ! Une merveille qui porte bien son titre 😉

    • Salut Emma, cela fait plaisir de te retrouver en message 🙂
      Ton voyage au Mexique est une parfaite illustration pour cet article ! 😉

      C’est exactement ça : une sorte de deuil anticipatoire « non, on ne verra pas tout, car c’est impossible » (et que cela nuirait d’une certaine manière à « l’agréabilité » du voyage). Cela permet de se surcharger et d’être déçus par la suite. Se satisfaire de ce que l’on a vu et non se tourmenter avec ce que l’on a manqué.

      L’expérience amène à revoir sa manière de voyager, comme nous en avions parlé lors de nos discussions au bord de la mer ^^ La boulimie du début, c’est un peu comme un enfant enfin libéré de l’école, qui a envie de profiter de sa liberté pour courir partout ! Ou comme un affamé qui a envie de se jeter sur son assiette pour tout manger le plus vite possible.
      Mais avec le temps, l’enfant apprend à approfondir ses expériences plutôt que de papillonner d’une activité à l’autre ; et l’affamé apprend à savourer plutôt qu’à engloutir ! Un véritable processus… un voyage dans le voyage 🙂

    • Merci Romain et Tatiana pour votre message. Nous n’aimons pas trop ces classifications voyageur/touriste/vacancier (au final, nous sommes tous des touristes, qu’on le veuille ou non ^^), mais nous comprenons votre approche sur le point du rapport au temps.

      Partir 3 jours ou 3 mois, cela change évidemment tout ! Mais malgré tout, comme dit dans le point deux, il y a toujours moyen de se réserver des moments pour ne rien faire d’autre qu’improviser et se perdre à la découverte du lieu émoticône smile

      • Oui bien entendu. Nous ne sommes pas non plus dans une classification bête et méchante. Le voyageur est touriste et vice-versa, nous sommes d’accord. Mais bien souvent, les personnes n’ayant que peu de temps devant eux veulent « rentabiliser leur vacances » ce que nous avons du mal à comprendre. « Rentabiliser » est pour moi un mot d’économiste ou d’entrepreneur et ne devrait pas rimer avec « vacances » ou « temps libre ».
        Avoir le temps c’est le luxe d’aujourd’hui !

  6. Bon ben moi, je suis ton exact opposé 🙂 La planification c’est mon truc, et ça me convient comme ça. Mais ça ne veut pas dit que c’est fait pour tout le monde !
    Par contre, je suis tout à fait d’accord avec toi : « faire » un pays, quand j’entend quelqu’un parler comme ça, je trouve ça très prétentieux. J’ai souvent envie de demander à ces personnes si elles sont déjà « fait la France ». On pourrait avoir des surprises… Merci pour cet article ! 🙂

    • Merci pour ton message Charlotte, c’est intéressant d’avoir un retour avec une façon de concevoir son voyage différente de la nôtre.

      Comme tu le dis, le plus important c’est trouver ce qui nous correspond et d’être fidèle à cela, peu importe les « on-dit » du style « les vrais voyageurs font ceci et pas cela ». 🙂

  7. Ah! Que de plaisir de te lire encore une fois Amandine!

    J’ai commencé une petite série légère à saveur linguistique-voyage et l’expression «faire un pays» sera évidemment abordée (d’un point de vue strictement linguistique toutefois). Ton article tombe à point et de beaux liens peuvent être faits.

    Sinon, prendre le temps de perdre son temps… ne pas tenter de tout faire. Le piège, c’est de parfois faire des trucs «parce que». Juste parce que… parce que c’est LA chose à voir, parce que ça ne se fait pas de ne pas voir tel monument, de ne pas expérimenter telle activité…

    Dit la fille qui a passé 11 mois en Australie… sans visiter Sydney.

    Faire un pays… outre l’expression qui me fait dresser les poils, il y a cette idée que le nombre de pays devient un indicateur de performance. Alors, 5 jours au Luxembourg: j’ai fait le Luxembourg. 11 mois en Australie: j’ai fait l’Australie. Juste l’expression «faire», dans plusieurs contextes, est plutôt péjorative… je vous laisse imaginer les tournures possibles 😛

    Merci pour cet article et au plaisir!

    Et on s’entend sur un point, c’est impossible de

    • Moi aussi, cela me fait plaisir de te lire Bianca ! Ton enthousiasme est communicatif !
      Curieuse de découvrir ton analyse linguistique du voyage 🙂 C’est vrai que « faire un pays » est entré dans le langage courant, mais je pense qu’il faut néanmoins rester attentif aux expressions que l’on utilise, car elles cachent des façons de se représenter le monde… Un petit mot peut faire toute la différente; il y a une grande nuance entre « faire un pays » et « faire un voyage dans un pays ».

      11 mois en Australie sans voir Sydney ? Pas mal, je pense que cela rivalise avec notre « manquement » au Machu Picchu ! 😉

      Comme je le disais en réponse dans un autre commentaire : les chiffres (comme le nombre de pays parcouru) ne reflètent absolument pas l’expérience du voyage vécu. La qualité avant la quantité ! 🙂

  8. Moi je veux tout voir, mais je me laisse le restant de mes jours pour cela, j’espère qu’il m’en reste pas mal parce que plein de trucs à voir.
    Je suis aussi une grande adepte du slow travel, sans pour autant me déplacer à pieds, je me fais un planning de trucs que je veux voir, sauf qu’en général, ça me prend 2 fois plus de temps que je pensais, et je suis toujours obligée d’annuler des trucs. Par contre, je ne me laisse pas de trucs à visiter pour la prochaine fois volontairement, on ne sait jamais si on reviendra! Je suis plutôt du genre à rester à un endroit jusqu’à temps d’avoir tout vu, pas tout vu en général mais vu tout ce qui m’intéressait! Ceci dit, j’adore retourner à certains endroits revoir les mêmes trucs et revivre dans ces endroits sympas. Espagne, Italie, Grèce, Thailande, Brésil, des pays où je retourne sans cesse! D’ailleurs cet été, j’aurais pu traverser l’Europe et visiter 10 nouveaux pays que je connais pas mais je préfère consacrer mon été à la Grèce, et je suis sûre que je n’aurais pas tout vu même après 3 mois, c’est un pays tellement riche: de trucs à visiter bien sûr 😉

    • Belle philosophie Emilyz 😉

      Je pense que je fonctionne un peu de la même manière : avoir beaucoup d’envie, une grande curiosité face aux 1001 choses à découvrir dans chaque lieu que je traverse… Mais en même temps la préférence à la qualité plutôt qu’à la quantité : voir les choses à mon rythme, et tant pis si je ne vois pas tout ce que je voulais.
      Je ne me laisse pas « volontairement » des choses à voir… mais je sais très bien que je ne pourrai jamais arriver au bout de mes envies. Surtout quand un lieu/une région/un pays me plait beaucoup.

      L’exemple de nos voyages au Pérou est assez… exemplatif : nous savions lors de notre premier passage qu’en 3 semaines, nous n’aurions jamais le temps de « tout voir » de ce grand pays. Nous avons donc décidé de « passer » volontairement la partie sud du pays pour nous concentrer sur le nord, et donc louper le Machu Picchu. Mais ce n’était que partie remise… Prendre son temps et « bien voir » a été plus important à nos yeux que « voir les immanquables ». Un choix que nous ne regrettons pas !

      Nous allons bientôt pour la 1re fois en Thaïlande : hâte de découvrir ce pays dont nous entendons beaucoup de bien et des retours passionnés de voyageurs amoureux des lieux 🙂

  9. Encore une fois, je suis d’accord avec toi sur toute la ligne. « Faire » un pays est une abomination… En découvrir une petite partie et avoir envie d’y revenir pour en découvrir encore d’avantage, c’est tellement plus motivant ! ça pousse notre curiosité à son comble et, à mon sens, on est alors encore plus réceptif aux choses qu’on découvre par la suite.
    On ne connait jamais entièrement un pays, même en y voyageant pendant des mois. D’ailleurs, malgré le fait que je sois français, je ne pourrais jamais dire que j’ai « fait » la France ! J’en connais tellement peu sur mon pays ! ^^

    De notre côté, on est aussi adepte du « la prochaine fois ». Et en Nouvelle-Zélande, vu la richesse des paysages, des cultures, des activités c’est impossible d’en faire le tour en un an (voire un an et demi qu’on est là). Ok, on a certainement été dans moins d’endroits « populaires » que les backpackers qui font les îles en 12 mois, mais ce qu’on a vu, on en a profité de chaque instant et appris énormément sur la culture, les gens… On est pas « juste passé », et ce qu’on a pas eu le temps de voir, ça sera pour notre prochain voyage 😀

    • Merci Camille pour ton commentaire, ravie de voir que nous sommes sur la même longueur d’onde !
      On ne connait jamais rien de fond en comble : « plus je sais, moins je sais »… Découvrir toujours plus et se confronter davantage à notre méconnaissance du monde ! Tout un programme 😉

      Votre expérience en Nouvelle-Zélande a l’air super enrichissante et surtout de vous convenir bien : cela fait plaisir à lire 🙂

  10. C’est exactement le raisonnement qu’on a eu en revenant en Birmanie (on était déjà venu à Yangon), exit Bagan, bonjour Birmanie du sud ! De même pour le Vietnam où lors de notre 2e séjour, on s’est concentré uniquement sur le nord.

    J’avoue que l’expression « j’ai fait », n’est pas jolie jolie, mais elle est aussi malheureusement passée dans le langage courant… c’est pourtant plus logique de dire « j’ai été »… donc je comprends pas trop d’où ça sort…

    Pour ce qui est de se perdre, moi qui suis curieux… et c’est généralement dans ces moments la qu’on découvre de super endroits ! Alors conseil à suivre !

    • Merci Romain pour ton partage d’expérience qui rejoint très bien l’essence de cet article.

      Oui « j’ai fait tel pays » est passé dans le langage courant… mais ce n’est pas pour autant que je l’apprécie ni que je l’utilise ^^ Je trouve, comme je l’ai expliqué dans d’autres commentaires, qu’il recouvre (consciemment ou non) une certaine représentation du voyage qui ne me plait pas. Alors, autant sensibiliser et amener les gens à réfléchir sur leur langage et leurs représentations derrière les mots !

  11. C’est marrant, parce que j’ai eu une discussion sur le sujet « prendre son temps vs voir des trucs » pas plus tard que samedi, avec mon amoureux.

    On part pour la première fois à New York, dix jours, ce qui est à la fois bien et pas assez. je serais plutôt partisane de planifier deux ou trois trucs qu’on a vraiment envie de faire, et puis de laisser le temps au temps pour le reste. Lui ne veut pas entendre parler d’une quelconque planification et surtout, surtout pas d’un tour des must see.

    Au final, je pense qu’on ira au feeling, et que je ne lui annoncerai pas ce que j’ai envie de voir (un show à broadway, un musée gratuit, etc.). Et on sera basés dans un quartier un peu excentré et moins touristique. 🙂

    • Ah ah, comme quoi, c’est un sujet dans l’air du temps 😉

      Découvrir une ville est un projet sans fin, mais ce n’est pas pour autant qu’on ne peut pas essayer 😉 Je partage ta « frustration d’avance » : nous sommes partis pour 3 jours à Rome l’an dernier (un cadeau de François ^^). J’étais à la fois très excitée à l’idée… et en même temps assez frustrée : cela faisait des années que je voulais aller à Rome et 3 jours cela me sembla tellement peu.
      Alors verdict : oui, c’était peu, mais j’ai adoré me promener dans les rues de cette ville si monumentale et si belle. Nous avons décidé de ne pas nous stresser et éviter de tomber dans le piège de « vu qu’on est là peu de temps, on doit essayer de voir un maximum pour ne rien manquer ». Prendre le temps de se perdre, tomber sur des jolies petites places, s’arrêter boire un café ou prendre une glace, admirer la vue dans un parc… Un plaisir de la découvrir une première fois… tout en sachant que j’y retournerai un jour !

      J’ai l’impression que tu pars à NY avec un peu le même genre d’état d’esprit alors je ne m’inquiète pas pour vous : ce sera super, que du bonheur ! 😉

  12. Est-ce qu’on en laisse pour la prochaine fois ? J’ai envie de répondre : qui a déjà réussi à tout voir d’un pays ? Que celui qui a déjà tout vu de son propre pays lève la main.

    Je suis complètement d’accord avec ton article. Depuis 11 mois sur les routes, nous voyageons de plus en plus lentement, j’ai parfois l’impression d’être rassasié d’un pays mais cela ne veut pas dire que j’ai tout vu loin de là et j’aime beaucoup ta notion du « encore ».
    Et oui, je n’ai pas encore visité le dessert de Gobi en Mongolie et je n’ai pas encore pris le shinkansen au Japon. Bah oui et ? 1 mois dans un ranch en Mongolie ne m’ont pas donné l’impression d’avoir manqué quelque chose et puis qui a dit que je n’y retournerai jamais?

    Je suis souvent très étonnée de ces gens qui « courent »à travers le monde avec l’envie de tout voir et tout faire, j’ai beaucoup de mal à comprendre et je sais que je ne peux pas.

    J’ai comme toi l’idée folle de voyager à pied, mais je sais que je le ferai. J’attends juste le bon moment.
    En attendant le slow travel pour nous c’est à travers du volontariat qu’on l’expérimente.

    PS : comme toi je trouve l’expression « faire un pays » assez dérangeante, mais pourtant elle est bien dans le dictionnaire Larousse en tant que : « Visiter une région, une ville, etc. : Cet été nous ferons les lacs italiens. » 😉

    • Mais tout à fait Aline ! Je vois que nous partageons le même avis sur le sujet : qui peut prétendre avoir déjà « tout vu » d’un pays/d’une région/d’une ville…
      Après, je sais bien que cette expression est entrée dans le vocabulaire courant (et même le Larousse !), mais non, je ne l’aime pas ! Beaucoup de personnes l’utilisent sans penser à mal, sans se représenter ce que cela peut induire comme philosophie de voyage… mais autant sensibiliser et amener à réfléchir autant sur son vocabulaire que ses représentations 😉

      Merci pour ton partage d’expérience, cela fait plaisir à lire 🙂

  13. Décidément tu as le don de la maxime! « On voyage autant par les pieds que par les yeux. », c’est exactement ça 🙂
    De notre côté, on n’a pas ENCORE beaucoup voyagé (disons, pas autant que je l’aurais voulu avant d’avoir nos enfants), mais on compte bien se rattraper quand le petit aura grandi. En tout cas, on a toujours tout fait à pied, c’est vraiment le rythme qui correspond le mieux à notre envie de découvrir.

    • Ah ah Nicole ! Ravie que ces quelques phrases retiennent ton attention et te parlent 🙂
      Super de voyager à pied : c’est, je pense, la plus belle façon de s’immerger dans un nouvel univers !

  14. Souvent, j’angoisse. Frustrée de me dire que j’ai envie de voir des tas de choses, mais que je n’aurais pas le temps. Et puis, je me dis que ça me fera un bon prétexte pour revenir. Pourquoi pas. Et puis, si je ne vois pas tout, qui va me blâmer ? (à part moi-même)
    Bon, j’avoue, quand je pars pour des voyages peu longs, genre 2 ou 3 jours, ou là 10 jours à Bali, je fais quand même quelques itinéraires. Je ne suis plus freak comme avant, au point de mettre des heures, mais je fais un cadre. Que l’on adapte si l’on veut ou non, c’est pas grave. Enfin, je crois ^^

    Après, pour le voyage au long cours, on se laisse porter. Pour le moment, on bosse (ou on essaie !) et puis on verra après. Quand j’y pense, je me dis que j’abuse, que je suis partie à l’autre bout du monde pour bosser et que je ne vois rien de ce qui m’entoure. Mais c’est comme ça en ce moment, et on verra bien où le moment nous portera plus tard. Ce n’est pas grave ! On a le temps ! Et puis on reviendra, ou pas !

    • Ah, comme tu le disoulignes s si bien Pierre, le rapport au temps est souvent problématique ! Surtout dans nos sociétés où nous vivons la montre au poignet et l’agenda à la main ! Lâcher prise, se dire que tout voir est impossible et « qu’au pire », on reviendra… cela permet de décomplexer le voyage et de le vivre à sa sauce et surtout à son rythme !

      Après, je te rejoins tout à fait : la durée du voyage influence le degré de préparation. Pour un citytrip de 3 jours, on ne se base pas autant sur l’improvisation que pour un voyage de 3 mois. Mais tout de même… même pour de cours séjour nous en venons à prévoir de moins en moins (voir quasi rien du tout, si ce n’est le logement et les lieux qui nous attirent particulièrement, comme des repères plus que comme des points fixes d’une liste déjà écrite).

      Partir et travailler à l’étranger, cela implique à la fois une plus grande immersion dans le pays, y vivre plus comme un local que comme un touriste… et à la fois moins se déplacer et moins voir de sites touristiques qu’un touriste classique. Rien n’est parfait ! Mais profite bien de cette expérience que tu vis. Rien n’empêche que tu prolonges ton séjour sans travailler pour visiter un peu la région ou « au pire », comme tu le dis, que tu y reviennes plus tard ! 😉

  15. Des boutons non, mais j’ai fait au lieu de j’ai été/visité m’a toujours interpellée… Chacun voyage comme il peut/veut, ca m’amuse de voir ceux qui font la course aux visites, c’est une façon différente de voyager… 🙂

    • Merci d’apporter plus de nuances à mon accroche Ella 😉
      Des boutons, c’est un peu fort comme formulation, c’est vrai ! Si je n’aime (vraiment) pas cette expression, je peux néanmoins prendre du recul et voir que toutes les personnes qui l’utilisent ne le font pas avec la même intention. Ce côté « check-list » et « absolu » (j’ai vu tout le pays de fond en comble !) ne me plait pas… parce que cela ne correspond pas à ma vision ni à ma philosophie de voyage. Mais après, comme tu le rappelles si bien : à chacun son style !

  16. Merci pour cet article !! Je partage tes idées 😉

    Je ne comprends pas l’utilisation du verbe « faire » lorsque les gens parlent de voyage…à chaque fois que je l’entends, ça m’écorche les oreilles !

    Comme tu le dis si bien, je trouve dommage qu’un voyage ressemble à une liste de courses.
    Je me souviendrai toute ma vie d’un dîner à Madrid, au cours duquel je me suis retrouvée assise à côté d’une personne qui m’a parlé de son récent voyage à New York. Elle était très fière de me raconter qu’elle s’était fait prendre en photo devant les musées mythiques, comme le Guggenheim, pour « prouver » aux gens à son retour en Espagne, qu’elle y était allée…mais qu’elle ne les avait pas visités. « Tu comprends, moi, les musées, ça ne m’intéresse absolument pas… par contre, à chaque voyage, je vais devant, je prends une photo, et comme ça je peux dire que j’y suis allée ! ».
    Je ne vois pas trop l’intérêt, mais bon…chacun son truc, hein ?!

    D’autre part, je partage totalement ton avis sur l’importance de prendre son temps… il me semble que l’on peut parvenir à connaître un peu un lieu en s’impregnant de son ambiance ; se balader dans les rues, aller au bar, observer les gens… Et pas courir entre musées, monuments, places touristiques… les parisiens ne vivent pas sur la Tour Eiffel, non ?! Et bien si vous voulez découvrir Paris, allez la voir, effectivement, elle est unique, mais essayez de vous imprégner de la ville telle que la vivent ses habitants !

    Et enfin, lorsque tu évoques les voyages à pied ou à vélo… je fais du cyclotourisme, sur d’assez courtes distances pour le moment, par manque de temps… C’est formidable de partir d’un point A et d’arriver à un point B par ses propres moyens, en ce qui me concerne, grâce à mon vélo, et surtout grâce à mes jambes !
    Il est très intéressant de dépendre surtout de soi, de sa force et sa volonté pour atteindre le but fixé, pour arriver au bon endroit le soir pour pouvoir trouver un logement… une vraie aventure humaine !
    Bien préparé, ce mode de voyage peut être magique 😉

    J’aurais tellement d’autres choses à commenter sur ton article…. encore merci !
    Alexandra

    • Merci Alexandra de prendre le temps de venir partager ton ressenti suite à la lecture de l’article, cela me fait toujours plaisir d’échanger avec d’autres voyageurs. C’est ce côté dynamique que j’aime aussi au blogging ! 🙂

      Comme toi, je ne vois pas trop l’utilité de la démarche de cette voyageuse que tu décris… mais oui, à chacun son style.
      Cela me fait penser à une réflexion que j’ai déjà eue : celle de la « tyrannie » des réseaux sociaux et du voyage par procuration. Les proches, voyant les photos de voyage, bavent et voyagent par procuration… et le voyageur accro au selfie voyage (un peu) à travers cette envie/jalousie qu’il déclenche chez les autres. Plus il y a de like sur sa photo, plus il aura aimé ce souvenir/cet endroit… J’exagère les traits, mais finalement, il y a un fond de vérité derrière ce triste tableau… et je trouve ça effrayant !

      Merci en tout cas pour ton partage d’expérience sur le cyclotourisme, cela renforce mes idées sur le sujet : il faudrait vraiment que je m’y mette davantage !

      Au plaisir de te lire (comme d’habitude !) et d’échanger encore… 😉

  17. Salut Amandine,
    En même temps « faire un pays » ne veut pas dire avoir tout vu … je le dis souvent tout en sachant ne pas avoir tout vu. Dans le monde idéal je penserai comme toi mais j’avoue que ce n’est pas le cas. Ce qui me gêne dans ce genre d’article (même si tu nuances dans tes commentaires ) c’est que j’ai l’impression qu’il n’y a qu’une façon de voyager. Prendre son temps’ se perdre etc … nous sommes partis 5 mois en restant environ 3 semaines par pays. Bien sûr que notre temps était chronométré et qu’il fallait donc s’organiser pour voir ce qui nous intéressait. Et le meilleur moment du voyage fut la Chine où nous avions beaucoup planifié et nous avons eu le sentiment d’en profiter beaucoup plus comme ça. Je pense que pour aimer se perdre il faut savoir être très contemplatif … et c’est pas donné à tout le monde. Nous lorsque nous nous perdons nous nous ennuyons. Et il n’y a pas d’intérêt à voyager pour s’ennuyer 😉 bref tout ça pour dire qu’il y a plus d’une façon de voyager.
    Sinon j’aime beaucoup ton blog 🙂

    • Bonjour Sophie, merci pour ton message.
      Ne t’inquiète pas, je ne condamne pas pour autant les voyageurs qui utilisent l’expression « faire un pays ». Déjà je sais faire la différence entre les paroles d’une personne, ce qu’elle a vraiment voulu dire/partager et la personne en tant que telle.
      Ensuite, je sais bien que cette expression est largement passée dans le langage courant… et que la majorité n’y voit pas la même connotation de « check-list » que moi.

      Merci de venir m’apporter ton sentiment sur cet article : après-coup, effectivement, je me suis rendue que mon envie de partager l’idée de liberté dans la manière de vivre son voyage (et que « ma » liberté, c’est de prendre mon temps)… finalement pouvait être interprétée dans le sens complètement opposé (il n’y a qu’une seule manière de bien voyager : à mon rythme, lentement) ! Un vrai paradoxe ! Ce n’était pas mon objectif du tout, et je suis contente de pouvoir reprendre ça dans les commentaires avec les lecteurs attentifs aux nuances ! Merci donc 🙂

      Certains aiment la planification, parce qu’ils ont le sentiment de se libérer des corvées d’organisation une fois sur place. D’autres préfèrent ne rien anticiper, afin de ne pas se priver de la liberté d’improviser sur place… Il n’y a aucune formule parfaite. Il y a seulement le meilleur compromis pour chacun et chacune, en fonction de ses besoins, ses envies, son style de voyage…

      Merci encore une fois pour ton retour plein de nuances, critique et positif à la fois. C’est un plaisir à lire 🙂
      Au plaisir d’échanger encore dans de futurs articles…

  18. C’est bien connu ! Ce n’est pas toi qui fait le chemin … mais c’est le chemin qui te fait ! Expérimenté à de nombreuses reprises ! Et moi aussi je n’ai tjrs pad vu le machu pichu faute d’être resté 2 mois à matucana…. Bref nous sommes envahis de gens qui font et de-font leur voyage ou leur vie ! Merci d’avoir rappelle le sens du voyage ….

    • Merci Bruno pour ton commentaire ; j’aime beaucoup cette phrase « c’est le chemin qui te fait » : je pense qu’il y a beaucoup de vrai là-dedans.

  19. Cet article est intéressant, même si je rejoins Sophie sur son commentaire un peu plus haut.
    Et puis, juste une petite note d’humour, si « faire un pays » est une expression qui te gênes un peu, que penses-tu de bucket list ? C’est pas une liste de course à tes yeux ? 🙂

    • Merci Gin, c’est intéressant de voir des recoupements dans les commentaires et des échanges entre les lecteurs. Tu peux voir ma réponse à Sophie…

      Je vous remercie toutes les deux pour vos retours nuancés, critiques et positifs à la fois. Des échanges intéressants qui me permettent de relire mon article avec plus de recul et de réaliser qu’effectivement, mon appel à la liberté personnelle dans le voyage pouvait être interprété de façon complètement inverse !

      Tu amènes un sujet également très intéressant : celui de la bucket list.
      Alors personnellement, le film (grâce auquel j’ai découvert ce concept) m’a énormément touchée. Sans doute parce que je l’ai vu alors que mon père se mourrait d’un cancer sans jamais avoir pu réaliser certains de ses plus grands rêves (j’en parle plus dans l’article sur les 10 films qui me font voyager).

      Ensuite, je pense qu’il y a différentes façons d’appréhender ce concept. Une des dérives est, comme tu le soulignes, la liste de course et la consommation de voyages et de sensations.

      Mais ce n’est pas comme cela que je vois les choses. J’en parle davantage dans l’article « Trouver les sens de sa vie avec la Bucket List ». Pour moi, c’est la possibilité d’abord de réfléchir : sur soi, ses rêves, sa vie… mais également la manière de conjuguer tout cela avec les rêves et projets de son conjoint/sa famille… Bref, je pense que cela permet de se retrouver, retrouver ses valeurs et ses objectifs, tout en les mettant au diapason avec ses proches.

      Ensuite, les rêves (réellement les rêves les plus chers, pas n’importe quel point copié sur la liste de quelqu’un d’autre parce que « ça donne bien ») se transforment en projet. Cela devient alors un pacte, une promesse envers soi-même : celle de rester fidèle à qui l’on est et qui l’on veut devenir, et réaliser ce qui compte réellement pour nous, pour se réaliser…

      Voilà en deux mots mon avis sur la Bucket List 😉

      • Super ! Merci pour ce partage, encore une fois, c’est très intéressant 🙂 J’ai aussi beaucoup aimé ton commentaire un peu plus en réponse à Sophie. Et ça illustre bien le fait qu’un terme un peu péjoratif comme « faire un pays », « bucket list », peut au final avoir une signification très sincère et profonde. J’ai envie d’ajouter, laissons les gens utiliser ces termes comme ils veulent, on ne sait pas vraiment leur état d’esprit lorsqu’ils les prononcent, et ne jugeons pas 🙂 Merci encore pour ce super article qui a le mérite de nous faire réfléchir sur la notion de nuance et qu’il n’y a pas qu’une seule « vérité » absolue 🙂

  20. J’aime beaucoup l’article. Ca fait relativiser, à une époque où, comme tu le dis, il faut « faire » un pays, une destination. Comme pour afficher un trophée sur un tableau de chasse. Comme pour expliquer qu’on a vu tout ce que les conventions sociales attendaient de nous. J’avais lu une fois un article qui expliquait pourquoi ces auteurs n’avaient pas été voir le Machu Pichu. Pour le coup, je te rejoins complètement, et dans le voyage qu’on prépare avec mon amie, nous voulons justement prendre le temps. Quitte à ne pas voir des « immanquables ». On pourra les voir à l’occasion d’un autre voyage. Mais déjà, vivre « son » aventure, et embrasser les cultures dans ce qu’elles ont de plus large… c’est ça selon moi l’important !
    Après, à chacun sa vérité, mais dans tous les cas, je trouve que la réflexion est intéressante et mérite d’être diffusée 😉

    • Merci Martin pour ton commentaire et ton partage de philosophie de voyage. Le plus important, c’est de respecter son style, ses envies et son rythme.
      Si pour certain, c’est la course aux « immanquables », tant mieux pour eux… Mais comme toi, je préfère me concentrer sur l’expérience et la manière de la vivre (lentement, doucement, pleinement…), en accord avec mes besoins et ceux de la personne qui m’accompagne 🙂 Un beau défi du quotidien et une grande nécessité d’écoute envers soi et l’autre ; car si par moment l’ambiance est au slow travel, à d’autre l’on aura envie d’accélérer le rythme, de manger de la poussière et d’aller voir plus loin… Nous aimons varier les rythmes et les styles : c’est cela aussi, la richesse du voyage !

      En tout cas merci pour ton retour et bons préparatifs pour votre futur voyage 🙂

  21. Salut Amandine.
    Pour ma part, je pense que tout est une question de dosage. S’organiser, c’est bien mais pas à la minute ou à l’heure près…Vouloir voir des choses, c’est bien mais pas à tout prix…Le « slow travel » n’est malheureusement pas toujours possible car cela dépend de la durée du voyage. Avec 1 semaine de vacances, tu as plus de contraintes qu’avec un mois de liberté.
    Mon prochain voyage se base sur cette idée de profiter du temps présent et de ne pas se jeter sur les choses à voir absolument. Je pars pour 3 semaines de roadtrip en Sardaigne et j’entends me laisser porter par mes envies du moment.
    Je pense qu’aujourd’hui, cette philosophie de voyager plus lentement a le vent en poupe parce que la société nous presse dans toutes les activités journalières: on doit vite se préparer, vite faire les trajet jusqu’au travail, vite atteindre les objectifs… Et le temps passe inexorablement et finalement, on n’en profite pas tellement non plus… Selon moi, l’influence de la société y est pour beaucoup dans le tourisme de masse.

    • Salut Julie 🙂
      Tu as raison Julie, c’est une question de dosage… et ce dosage est très personnel. Et puis, même (comme je le disais en réponse d’un autre commentaire), les envies/besoins concernant le style et le rythme de voyage peuvent varier pour une même personne. C’est aussi ça, la richesse du voyage ! 😉

      Je pense néanmoins que même dans des « moyennement courts séjours », il y a moyen d’appliquer le concept du « slow travel ». Certes, pas autant que dans un voyage de plusieurs mois, mais quand même… Par exemple en préférant se laisser « des blancs » dans le programme des 3 jours de citytrip ; en « manquant » une visite pour préférer se promener dans les rues de la ville, prendre un verre et observer les gens qui passent…
      Mais une fois encore, à chacun son style et son rythme.

      J’aime et je rejoins ton analyse sur l’influence de notre société moderne occidentale sur le tourisme (de masse) et le besoin de plus en plus criant de prendre « son » temps, quitter le rythme infernal et les contraintes horaires du quotidien et oublier le tic-tac de sa montre.

      Super ton projet de 3 semaines en Sardaigne, je suis ravie pour toi 🙂 Et la philosophie avec laquelle tu prépares ce voyage est prometteuse de bons moments pour profiter un maximum de cette île qui, parait-il, est splendide (je n’y suis pas encore allée, mais un jour… ^^).

  22. Bonjour Amandine,

    Je trouve ton article très intéressant ! Je suis du même avis…

    D’ailleurs, en faisant une recherche sur un forum de voyage, je suis tombé sur le message d’un visiteur qui voulais faire un tour du monde en 3 semaines ! Dingue, non ? Cela m’a donné envie d’écrire un article sur le tour du monde et le slow travel.

    A Bientôt !

    • Bonjour Vincent, merci pour ton retour enthousiaste 🙂

      Le tour du monde est un concept déjà discutable en soi… mais en 3 semaines !? Cela tient plus du domaine du record distance/temps, ce qui, personnellement, ne m’intéresse pas tellement. Mais à chacun son style !

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